4e de couverture
Ce podcast est créé pour donner voix à des auteurs de talent. Il leur sert de tribune, le tout dans un cadre intimiste.
Si vous avez hâte de découvrir des créateurs authentiques et frais, vous êtes à la bonne place. Ici on donne vie à la 4e de couverture. C'est l'heure de l'auteur.
4e de couverture
E05 - Christophe Pannetier: Nous trahissons tous nos proches... et vous?
Et si la duplicité était moins un vice qu’un mécanisme humain pour composer avec le réel? Avec Christophe, auteur de Duplicité(s) et ancien acteur du monde politique et industriel, nous plongeons dans les zones grises où l’on se tient droit en façade tout en négociant intérieurement ses failles. On traverse la Bretagne comme un personnage de granit, on suit un capitaine d’industrie brisé par le deuil, on rencontre une infirmière que la littérature rapproche, et l’on découvre comment un legs peut déplacer les lignes d’une vie. Le roman joue avec nous, multiplie les impasses, puis éclaire: les masques protègent, mais ils finissent par parler.
Ce voyage narratif prend appui sur une voix analytique, celle d’un sociopsychologue fictif, qui décortique les gestes et les autojustifications. Christophe explique comment cette double lame — récit sensible et regard scientifique — aide à comprendre ce que Laclos et Constant mettaient déjà en scène: l’ambivalence comme moteur. Il partage aussi le revers de décor: les trahisons du pouvoir, la violence feutrée des couloirs, et la jubilation paradoxale d’écrire en connaissance de cause. Côté atelier, on parle discipline, coupes douloureuses, lettres d’intention, ciblage éditorial, promotion d’auteur, et plaisir de co-créer avec une petite maison engagée. L’écriture n’est pas un mythe romantique; c’est un travail précis, et une écoute de cette “lave incandescente” qui surgit quand on s’y attend le moins.
En filigrane, une autre œuvre prend forme: un texte sur la fin de vie inspiré par l’histoire du père de l’auteur. Sans polémique ni prêche, il interroge notre rapport occidental à la vieillesse, la mise à l’écart des anciens, et la froideur des dispositifs. À rebours, ses ateliers lecture, écriture et musique en EHPAD montrent la joie concrète de créer ensemble, même quand la mémoire se troue. On ressort avec trois idées nettes: la duplicité habite chacun de nous; la littérature peut l’exposer sans juger; et le travail de l’écrivain consiste à réduire l’écart entre ce qu’il vit et ce qu’il signe. Abonnez-vous, laissez un avis et partagez l’épisode avec quelqu’un qui pense encore que “les vieux” n’ont plus rien à nous apprendre.
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Dans la duplicité, on a une attitude double. C'est cette attitude double qui amène à avoir des attitudes ambiguës, qui peuvent aller jusqu'au mensonge et jusqu'à la trahison. Il y a aussi des fonctions où la duplicité est érigée en organisation industrielle, par exemple dans le monde des médias ou dans le monde politique. Nous avons un rapport à la mort qui est très désincarné, très mécanique, et à la vieillesse. En gros, c'est le débat qu'on vit en France aujourd'hui, sans faire de polémiques. Quand vous avez un ex-premier ministre qui désigne ceux qu'il appelle les boomers en disant que vous avez trop bien vécu, vous êtes responsable de la dette de la France, je trouve que c'est en même temps ne pas respecter les personnes qui ont un passé, qui ont une histoire, et ne pas respecter la vieillesse aussi, la pratique qu'on a dans beaucoup de sociétés occidentales, en particulier en France. C'est beaucoup moins le cas en Espagne, en Italie, par exemple, dans les pays du Sud, fortiori en Afrique ou en Asie, mais on place, pour être cru, on place nos vieux dans des établissements parce qu'on n'a plus envie de les voir. C'est quelque chose qui me fait très mal et j'ai eu envie de dire un certain nombre de choses de façon crue, de façon dure.
Speaker 1:Les mots parfois utilisés vont choquer. Mais je préfère choquer, pas pour choquer, mais pour montrer la difficulté qu'ont les personnes et qu'on va tous connaître d'une manière ou d'une autre, parce qu'on ne connaît pas comment va être la fin de notre vie. Mais on sait qu'on va vers des difficultés. On n'est absolument pas préparé, on n'a pas envie de se dire ça j'arriverai, ça c'est pour plus tard. Mais en fait, non, à un moment ou à un autre, ça s'impose quand ça sort, parce que l'écriture, c'est comme une sorte de lave incandescente qui va sortir du volcan Et au moment où elle sort, il va falloir la dompter, la canaliser, pour que tout cela se transforme en mots et en phrases.
Speaker 2:Alors, bonjour, christophe, et bienvenue sur 4ème de Couverture.
Speaker 1:Bonjour, jocelyne. merci, merci de votre invitation.
Speaker 2:Avec plaisir, donc, on vous reçoit aujourd'hui pour discuter de duplicité au pluriel, qui est votre premier livre sorti en août dernier. Donc, christophe, est-ce que vous voulez partager avec nous votre cheminement pour arriver jusqu'à ce livre-là et qu'est-ce qui vous a poussé à enfin faire le grand saut dans l'écriture?
Speaker 1:Alors, c'est en fait un long chemin parce que, comme vous pouvez le voir, je ne suis plus très jeune, j'ai 66 ans, mais par contre, j'ai la passion de l'écriture depuis vraiment ma prime enfance, puisque j'ai commencé à lire à l'âge d'à peine 5 ans. Puisque j'ai commencé à lire à l'âge d'à peine 5 ans, alors, certes, je lisais la bibliothèque rose ou la bibliothèque verte des auteurs jeunesse, mais je me suis très vite attaqué à un roman qui était très difficile pour mon âge, qui s'appelle La maison dans la dune, de l'écrivain Maxence Vandermeersch, écrivain belge, qui raconte l'histoire de contrebandiers sur la côte nord de la Belgique. J'ai eu un coup de foudre. Je ne comprenais pas tout, mais j'ai eu un coup de foudre. Et puis, au fur et à mesure, j'ai continué à lire Au cours de mes études, j'ai eu moins l'occasion de lire Je me suis mis à écrire, je me suis mis à écrire des poèmes, des petits textes, et puis je n'ai cessé, tout au long de ma carrière, d'écrire ces textes, alors en complet désordre. Ça n'avait pas toujours grand sens pour faire un roman.
Speaker 1:En tous les cas, j'ai fait une thèse, une thèse de 1200 pages, une thèse de sciences politiques donc très impressionnante, qui m'a demandé 5 ans de travail, j'ai écrit beaucoup d'articles sur les technologies et l'innovation, puisque c'était mon métier C'est toujours mon métier d'ailleurs Et simplement, quand on écrit ce genre de texte, on a une écriture qui est d'ordre beaucoup plus scientifique, mais pas du tout romanesque, qui est d'ordre beaucoup plus scientifique mais pas du tout romanesque. Et puis, il y a deux ans, j'ai eu vraiment envie de m'y mettre. Un ami m'a raconté une histoire, l'histoire d'un homme. Même avant ça, c'était il y a cinq ans, il m'a raconté l'histoire d'un homme qui était un ancien entrepreneur, qui avait accumulé une certaine fortune et puis il avait voulu léguer sa fortune à sa nièce, laquelle l'avait complètement flouée, mise dans une maison de retraite et abandonnée.
Speaker 1:Je gardais cette idée-là sans en faire aucune exploitation. Puis, 5 ans après, 4 ou 5 ans après, l'idée est ressortie et je me suis mis à écrire ce texte qui s'appelle donc Duplicité et dont l'objectif est effectivement de révéler, à travers un exemple, une histoire, ce que sont les duplicités humaines. Voilà comment je suis arrivé à ce parcours, mais sans cesser de lire, avec une passion de la littérature. Ce que vous pouvez lire derrière moi, c'est toute une partie de ma bibliothèque, mais je lis énormément Et cette lecture, que ce soit des classiques ou des contemporains mène énormément à écrire.
Speaker 1:C'est une nourriture permanente. Et puis, je transmets aussi la passion littéraire à d'autres personnes à travers des ateliers d'écriture. Ce que je ne dois pas oublier de dire, c'est que je me suis professionnalisé, c'est-à-dire que j'ai suivi un certain nombre de formations, parce que l'écriture demande une très grande rigueur. Il faut savoir comment on conçoit une narration, comment on l'amène, comment on construit des personnages, comment on construit une intrigue et comment on l'amène jusqu'au bout, évidemment, parce qu'écrire les premières pages, on peut se sentir porté par un élan, mais ensuite, il faut atterrir à un moment sur une histoire qui a du sens, et tout ça, ça demande une certaine professionnalisation.
Speaker 2:Christophe, c'est quoi la duplicité pour vous, et en quoi est-ce qu'elle diffère, disons, du mensonge, selon vous?
Speaker 1:Alors, la duplicité, c'est un sentiment que tout le monde porte en soi, qui est beaucoup plus sournois que le mensonge. Alors, le mensonge peut être aussi sournois, il faut le dire. C'est très proche du mensonge, mais dans la duplicité, on a une attitude double. C'est ça qui caractérise la duplicité, c'est cette attitude double qui est consciente ou inconsciente et qui amène à avoir des attitudes ambiguës, qui peuvent aller jusqu'au mensonge et jusqu'à la trahison.
Speaker 1:Et ça, tout le monde le pratique plus ou moins dans des situations différentes. Il y a aussi des fonctions où la duplicité est érigée en organisation industrielle, par exemple dans le monde des médias ou dans le monde politique. on connaît tous un certain nombre d'hommes ou de femmes politiques, dans tous les pays du monde, qui pratiquent la duplicité parce que c'est quelque part un peu intrinsèque à l'exercice du pouvoir. Dans ce livre, je n'ai pas voulu stigmatiser les gens et nous stigmatiser d'ailleurs parce que nous pratiquons la duplicité. J'ai plutôt voulu faire ressortir ce trait caractéristique de l'âme humaine parce que je m'intéresse beaucoup à la psychologie à la fois individuelle et collective des individus pour souligner ce trait de caractère.
Speaker 2:Si je me mets à la place des gens qui nous écoutent et qui aimeraient en savoir un peu plus sur votre livre ou, potentiellement, justement, l'acheter pour le livre. Puis je vous demande pourquoi le pluriel, pourquoi le S Et comment est-ce que vous avez exploré ce volet pluriel dans vos personnages?
Speaker 1:Pourquoi pluriel? Parce qu'il peut y avoir plusieurs formes de duplicité Et parce que, dans l'ouvrage, on a plusieurs situations de duplicité qui varient en fonction des personnages, en fonction des situations. On a duplicité. C'est d'abord l'histoire d'un capitaine d'industrie, si je peux dire deux mots du livre. C'est un capitaine d'industrie, c'est un grand chef d'entreprise qui a commencé par créer sa start-up, qui a pris de l'ampleur dans le domaine technologique. Il est installé à Rennes, en France, en Bretagne, et un jour, il perd sa femme dans un accident de voiture, dramatique accident de voiture, et il ne s'en relève pas, il ne parvient pas à s'en relever. Il est d'origine finistérienne, donc à la pointe de la Bretagne. Ce qu'on appelle en Bretagne le Pen Arbed, en breton, c'est le bout du monde. Et ce bout du monde, c'est une terre de granit, c'est une terre assez rude, qui s'apparente un peu au paysage de l'Irlande, avec des petits murets de pierres sèches, avec une mer très tapageuse, avec une mer très tapageuse, avec des arbres un peu tourmentés, un paysage qui est un petit peu rude, comme le sont les personnes de ce territoire. Et si je dis ça, c'est que cet homme-là qu'on surnomme Le Roque, il s'appelle Malo Malo Carnoal.
Speaker 1:Il est surnommé Le Roque parce qu'il est fait de ce granit. C'est un homme qui est particulièrement ambitieux, qui a un caractère extrêmement fort, qui s'affirme beaucoup, qui, parfois, peut être très emporté. Ça ne veut pas dire qu'il n'a pas beaucoup de tendresse, mais c'est quand même un homme assez dur. Il perd sa femme, il se réfugie dans son finistère natal et là, il quitte son entreprise. Il ne veut plus entendre parler de rien, sauf que sa femme va réapparaître dans ses songes, le troubler, créer des visions, jusqu'à le rendre sa vie extrêmement difficile Sur ce bout du monde. Alors, je montre juste le livre sur ce bout du monde.
Speaker 1:C'est une photo que j'ai prise d'ailleurs de cet endroit, face au vent et face à l'océan. Il va tenter de se reconstruire et il rencontre une jeune femme qui est une infirmière, qui est arrivée là un petit peu par hasard. C'est un homme très cultivé. Il va d'abord rejeter cette jeune femme et ensuite, ils vont trouver un terrain d'entente concernant la littérature, et l'histoire commence sur ce banc où ils vont échanger en matière. Ils vont discuter de littérature, en particulier d'auteurs comme Julien Gracq, et cette jeune femme va progressivement tomber amoureuse de cet homme.
Speaker 1:Sauf qu'il y a une quarantaine d'années de différence. Tout de même, sauf qu'il y a une quarantaine d'années de différence. Tout de même, lui qui n'a jamais eu d'enfant, ne va pas l'accepter en tant qu'amoureuse, mais il va lui léguer sa fortune parce que c'est quelque part, la fille qu'il n'a jamais eue. Ensuite, je ne dis pas la suite, mais de multiples événements vont rebondir jusqu'à une chute, évidemment, qui est assez inattendue, puisque mon objectif a été d'emmener le lecteur parfois dans des impasses, d'emprunter certains chemins pour faire croire qu'eux et finalement, j'ai d'une certaine manière été duplice avec mes lecteurs.
Speaker 2:Exact, c'est ce que je voulais dire, justement.
Speaker 1:Ça a été un petit jeu. c'est un petit jeu que j'ai particulièrement aimé, et donc cette histoire est particulièrement pleine de rebondissements, en fait, jusqu'à la fin.
Speaker 2:Votre roman. Il alterne entre une narration un peu plus romanesque, vraiment purement romanesque, et puis il y a des textes à caractère aussi un tout petit peu plus scientifique tout à fait comment est née cette idée là et comment est-ce que vous avez géré la dualité dans le processus d'écriture?
Speaker 1:c'est une idée qui n'est pas apparue immédiatement, qui ne s'est pas révélée immédiatement. Il ne s'est pas révélé immédiatement. Je voulais introduire une analyse de la duplicité, ne pas laisser uniquement apparaître, ne pas laisser uniquement le caractère romanesque. Et j'ai donc tenté de me mettre, comme un entomologiste, dans une position d'un scientifique qui va analyser finalement cette étude de cas. Et donc, c'est ce professeur, marcus Kentnis, de l'université, professeur de sociopsychologie de l'université de Dresde, en Allemagne, qui étudie les sentiments humains et qui va porter un regard particulier, une sorte de voix off, tout au long des pages, enfin, à certains moments du roman, pour donner une vision un peu critique de ce qu'est la duplicité et analyser et faire avancer le lecteur dans cette réflexion sur la duplicité. Ce que je ne voulais pas faire, c'est que je ne voulais pas perdre le lecteur, de façon à ce qu'à la fin, il se dise mais finalement, pourquoi a-t-il parlé de duplicité? Je voulais qu'il y ait inséré, mais je ne pouvais pas le mettre, l'insérer dans le système narratif. Je voulais apporter ce regard un petit peu scientifique d'analyse de ce comportement humain.
Speaker 1:Et donc, c'est pour ça que j'ai dissocié, sans mettre constamment ce sont des paragraphes qui sont distillés au fur et à mesure du texte. Encore une fois, l'idée ne m'est pas apparue au départ, et puis, au fur et à mesure, je me suis dit mais pourquoi finalement ne pas mettre cette forme? Je ne pouvais pas, moi, apparaître en tant que tel Et donc, quelque part, ce professeur Marcus Kentnis qui n'existe pas. C'est le produit de mon analyse, c'est ma voix off, en fait.
Speaker 2:Vous avez dit tout à l'heure que vous êtes amusé vous-même à brouiller un peu les cartes, à jouer avec le lecteur, à jouer un petit jeu de duplicité Pour ceux qui n'ont pas lu le livre. est-ce que vous avez une anecdote? je ne sais pas, pour donner juste l'eau à la bouche, une petite anecdote à nous raconter sur le jeu d'écriture de duplicité que vous avez fait.
Speaker 1:Un exemple ou deux. Alors, un exemple il est question, puisque je parle d'héritage, il est question d'un notaire qui vit. Alors, je dis au passage, d'ailleurs, pour les personnes qui nous écoutent et ceux qui voudraient lire le livre, que j'ai un petit peu modifié les noms des lieux Tous n'ont pas été modifiés mais parce que je fais allusion à des fonctions ou à des responsabilités de personnes qui n'existent pas. Mais les personnes qui sont en fonction pourraient évidemment le prendre pour elles. Donc, je ne vise personne, mon but n'est pas de critiquer les uns ou les autres, alors que, d'ailleurs, je ne connais pas forcément ces personnes. Bref, il y a un notaire, et ce notaire s'affiche comme quelqu'un de particulièrement désagréable. Il va recevoir une jeune personne qui s'appelle Victoire j'en dis pas plus parce que sinon je dévoile l'histoire Et il se montre particulièrement hautain. Victoire est quand même, c'est une jeune femme, mais c'est une jeune juriste chevronnée, elle est avocate à Rennes, donc elle connaît le droit.
Speaker 1:Il va commencer par la regarder de haut, par essayer de l'empêcher, par ne pas lui donner des informations qui sont essentielles pour elle. Et c'est un homme qui est un notable, qui veut se donner une certaine respectabilité Et, en fait, je le brosse comme étant un personnage parfaitement duplice parce qu'il veut se donner cette image-là, Mais en fait, je dis qu'à un moment il va ripolliner sa conscience à Quimper dans les bras d'une gourgandine. Donc, une femme on disait autrefois une femme de mauvaise vie, ce que disait Maupassant, par exemple, dans Boules de Suif, c'est exactement ça. C'est d'ailleurs le personnage qui veut se donner une certaine virginité et qui est en fait quelqu'un qui est comme beaucoup de gens, mais qui n'hésite pas aussi à vouloir arriver à ses fins et avoir des comportements qui ne sont pas toujours très honn.
Speaker 1:Je me suis particulièrement amusé et Frédéric Lepage, qui est un auteur de thriller, scénariste, producteur de télévision, et qui m'a interviewé récemment à l'occasion d'une émission sur Youtube, sur sa chaîne La Fabrique des Livres, et qui a lu particulièrement que je conseille vivement parce qu'il y a de nombreux auteurs qui sont interviewés toutes les semaines, donc, c'est la fabrique du livre sur Youtube et Frédéric Lepage, qui m'a aussi beaucoup accompagné dans ce roman, me disait que ce passage l'avait particulièrement apprécié, à la fois sur le plan narratif et sur le plan de la situation de duplicité que je révélais.
Speaker 2:Christophe, nous trahissons tous nos proches confièrement. Non, et vous?
Speaker 1:Je pense que tout le monde a ses propres trahisons. Donc, oui, j'ai dû moi-même aussi avoir des attitudes duplices vis-à-vis de mes proches, vis-à-vis des gens extérieurs. Ce que j'ai oublié de dire, c'est que j'ai parlé tout à l'heure des politiques. J'ai fait de la politique pendant de nombreuses années. J'ai été conseiller ou j'ai eu des fonctions importantes auprès d'élus importants français, dont je tairai les noms ici, et donc, la duplicité, je l'ai apprise aussi. La duplicité, quand je parle de ce sujet-là, c'est aussi le produit de mon expérience, c'est-à-dire ce que j'ai vécu, moi, est de manière parfois extrêmement violente, parce que la duplicité peut être extrêmement violente. J'en ai été victime, notamment, d'ailleurs, dans le monde politique, mais aussi j'ai fréquenté l'industrie, et donc des gens, des personnes ayant des responsabilités importantes dans l'industrie, et c'était aussi la même chose Plus généralement, dans le pouvoir, la duplicité dans le pouvoir. Donc, j'ai vécu ça dans ma chair. Ça a été une des raisons de ce livre.
Speaker 1:Ce qui est assez curieux, c'est que je n'ai pas, je ne me suis pas dit voilà, j'ai été victime de la duplicité, je vais faire ce roman, c'est pas du tout ça. En fait, je me rends compte, et je me rends compte là, en m'exprimant à cœur ouvert auprès de ce soir, je me rends compte que, finalement, ce sujet, je l'avais vraiment profondément en moi Et c'est peut-être maintenant que je m'en aperçois le plus. Encore une fois, je ne me suis pas dit j'ai vécu la duplicité, ou j'ai pratiqué la duplicité et je vais écrire sur la duplicité. Et pourtant, ce titre, c'est ça qui est un peu incroyable, mais je ne sais pas vraiment l'expliquer finalement. Et pourtant, ce titre de la duplicité, il s'est imposé naturellement.
Speaker 1:j'ai pas utilisé la duplicité s'est imposée naturellement, naturellement, je n'ai pas utilisé le terme mensonge, je n'ai pas utilisé le terme trahison, c'est duplicité qui est ressortie tout de suite Et pas quelquefois, on dit, quand on écrit. Et la recommandation qu'on nous fait, en tant que jeune écrivain, c'est de dire le titre, vous le choisissez à la fin. Il le titre, vous le choisissez à la fin. Il est fort probable que, lorsque vous aurez écrit les premières pages, le titre ne sera pas bon Et en fait, moi, il s'est imposé dans les 50 premières pages Et je ne l'ai jamais remis en cause et je ne le regrette pas d'ailleurs.
Speaker 2:Mais pourquoi ce thème est si fascinant pour vous, pourquoi vous avez choisi ce thème-là pour votre tout premier livre? Qu'est-ce que vous voulez que les gens retiennent après avoir lu votre livre, votre roman?
Speaker 1:Je veux qu'ils retiennent cette idée que cette duplicité est partout en nous, qu'on la produit, qu'elle fait partie des comportements humains, qu'elle est un trait caractéristique de l'âme humaine, sans pour autant qu'on se, qu'on se en se disant Oh là, là, ou qu'on se surveille en se disant Oh là, là. J'ai pratiqué la duplicité aujourd'hui, je vais la pratiquer demain. Non, c'est pas le, c'est pas l'objectif. En fait, le terme de la duplicité tant que tel, il y a un roman d'une autrice suisse, de 1986 je crois, qui traite de la duplicité. Il y a eu d'autres récits, à caractère plus érotique aussi, qui ont traité de la duplicité, qui sont plus récents, mais duplicité. Il y a un autre titre aussi, qui est paru récemment, qui parle de duplicité, en tous les cas pas au pluriel, mais le terme de la duplicité, sans qu'il apparaisse en tant que tel. On le voit dans la littérature classique, quand on lit Laclos, par exemple.
Speaker 1:Madame de Merteuil et Monsieur de Valmont pratiquent la duplicité à tout va. Ce roman, d'ailleurs, c'est presque le roman fondateur, pratique la duplicité à tout va. C'est ce roman, d'ailleurs n'est que c'est presque le roman fondateur de la duplicité. On le voit dans le, on sent la duplicité à chaque page de ce livre. Quand on lit un roman absolument extraordinaire du point de vue de la langue, qui est adolphe de benjamin constant, roman du début du XIXe siècle.
Speaker 1:Ce qui se passe entre Adolphe et Eleanor, c'est un jeu de duplicité permanent. Il lui fait croire qu'il l'aime, en même temps il aime Eleanor. Il lui fait croire qu'il l'aime, en même temps, finalement, il ne sait plus trop où il en est. C'est plus s'il l'aime en même temps, finalement, il sait plus trop où il en est. Il sait plus s'il l'aime ou il l'aime pas. Mais il va la pousser à lui faire comprendre que, finalement, la rupture est inévitable.
Speaker 1:Mais son jeu de duplicité, et en même temps, il va être extrêmement perturbé par ça, il va se dire mais est-ce que finalement, je l'aime, est-ce que je ne l'aime pas? et il va quand même conduire Eleanor à la mort, puisque c'est la fin d'Adolphe. Donc, la littérature classique, elle est remplie de sauf, que Constant, à un moment d'ailleurs, parle de duplicité, mais elle est remplie de Sauf, que Constant, à un moment, parle de duplicité, mais elle est remplie de ce genre de situation. La littérature contemporaine les moins. Ce que j'ai voulu, c'est vraiment, au travers de cet exemple-là, de cette situation de vie, puisque ça réside vie, faire ressortir ce trait.
Speaker 2:Si on revient un peu sur votre processus d'écriture, vous avez dit tout à l'heure que ça prend quand même une comment on dit, c'est quasi professionnelle, la démarche qu'il faut emprunter pour pouvoir terminer le livre. Parce que c'est facile de commencer, c'est facile d'avoir l'idée, mais il faut tenir. Il faut avoir une certaine discipline aussi.
Speaker 1:Exactement, c'est votre premier livre. Est-ce que vous vous êtes fait accompagner? Est-ce que vous avez eu du support? Comment est-ce que vous avez pu, justement, terminer ce processus-là jusqu'à la publication du livre? Alors, j'ai eu cette chance de pouvoir rencontrer un certain nombre de personnes qui m'ont accompagné.
Speaker 1:J'ai bénéficié de l'appui d'une relectrice correctrice sur la fin de mon parcours. J'ai laissé se dérouler le roman au fur et à mesure. Je n'ai pas fait de relecture comme font certains écrivains, chapitre par chapitre ou partie par partie. Je l'ai écrit jusqu'au bout, parce que je voulais être sûr aussi d'aller jusqu'au bout. Une relectrice correctrice professionnelle travaillant en maison d'édition me l'a relu et, aux surprises, m'a dit qu'il était éditable, nonobstant un certain nombre de choses. J'avais une autre personne qui avait travaillé en maison d'édition et qui m'avait dit parce le roman, il y avait beaucoup plus de pages. Et il m'a dit écoute, il est très bien, sauf qu'il va falloir enlever 100 pages. Donc, j'ai enlevé ces 100 pages.
Speaker 1:La difficulté, c'est que quand vous êtes tout le temps, tout le temps dans votre processus d'écriture, c'est extrêmement difficile de pouvoir prendre une distance et être capable de revenir sur le text. Votre processus d'écriture. C'est extrêmement difficile de pouvoir prendre une distance et être capable de revenir sur le texte, parce que, dans un premier temps, je me suis dit quand on vous dit ça, il est bien, mais c'est la deuxième partie qui est la plus importante. Et là, vous prenez un coup sur la tête en vous disant mais est-ce que je vais avoir la force de continuer? J'ai laissé le texte pendant, je m'étais dit je vais le laisser pendant deux mois et, en fait, au bout de 15 jours, j'ai commencé à le reprendre parce que j'avais envie de le terminer, ce livre.
Speaker 1:Donc. Après, j'ai eu cette relectrice correctrice dont je parlais tout à l'heure, et puis Frédéric Lepage, qui m'a beaucoup aidé aussi sur la fin, parce que, encore une fois, je voulais que ça arrive à son terme et je voulais qu'il soit publiable. Et je crois que le plus important, dans ce type d'exercice, c'est de croire en soi et de ne jamais lâcher Et de savoir en même temps laisser le texte de côté quand on est face à une difficulté. Parce que s'acharner et c'est ce que je dis maintenant aux auteurs que j'accompagne parce que j'accompagne aussi d'autres auteurs en alpha lecture ou en bêta lecture ce que je leur dis, c'est ne vous acharnez pas. Si vous vous acharnez, vous allez faire du mauvais travail. Et puis, écrivez quand vous avez envie d'écrire.
Speaker 1:Souvent, on nous pose la question du rituel d'écriture. Est-ce que vous écrivez plutôt le matin, plutôt le soir, avec de la musique, en musique, etc. Moi, je dis toujours écrivez quand vous avez envie d'écrire, quand ça sort, parce que l'écriture, c'est comme une sorte de lave incandescente qui va sortir du volcan et au moment où elle sort, il va falloir la dompter, la canaliser pour que tout cela se transforme en mots et en phrases. Il faut être là, à l'écoute de soi-même, pour être capable de saisir le stylo ou le dictaphone et puis tout de suite de consigner, parce qu'après les minutes ou les heures vont passer et puis ça va être terminé. Il faut s'écouter, il faut être extrêmement sensible aussi à ce qui se passe autour de soi.
Speaker 1:Ça peut être deux personnes qui se parlent dans la rue, et donc vous allez avoir une image qui va apparaître recueil de nouvelles, recueil de 17 nouvelles qui va paraître début d'année prochaine. La 17ème nouvelle, elle n'était absolument pas prévue, mais je me dis que le cerveau humain est absolument extraordinaire. C'est-à-dire que la 17ème nouvelle, c'est un rêve que j'ai eu. Il a fallu que je consigne ce rêve tout de suite Et, en fait, ce rêve, il m'amène à faire la synthèse des deux aspects dominants de mon recueil de nouvelles, puisque le recueil de nouvelles qui va s'appeler Fuir ce monde, il y a deux matrices et les deux matrices se rejoignent à la fin.
Speaker 1:Et ça a été une nuit et un matin où il a fallu absolument que j'écrive ça, et j'ai mis vraiment la dernière main à ce recueil de nouvelles comme ça, alors qu'en fait, dans un recueil de nouvelles, vous n'avez jamais de fin en général, puisque les nouvelles se succèdent les unes après les autres. Et en fait, je me suis rendu compte que Je me suis dit ça va converger, ça converge Et ça, c je me suis dit il faut que ça, enfin, ça va converger, ça converge, et ça, c'était une révélation. Et je me suis dit mais c'est incroyable, alors que toutes ces nouvelles, je les ai écrites depuis deux ans. Donc, je les ai écrites parallèlement au roman parce que, de temps en temps, je voulais me donner un peu d'air pour changer de situation effectivement, il y a souvent des révélations, effectivement, tel réveil Une minute plus tard.
Speaker 2:on les a tous oubliés.
Speaker 1:Exactement, c'est pour ça qu'ils vont être à l'écoute de soi-même et puis saisir les opportunités, et surtout pas s'acharner, parce que ça, c'est le pire. Le cerveau s'use, on tourne en rond. J'ai encore vu ce matin, justement sur cette dernière nouvelle, où, hier soir, enfin, hier matin, j'arrivais pas à trouver les bonnes expressions, je trouvais que ce n'était pas clair, ce n'était pas bon, et puis, ce matin, j'ai tout cassé, j'ai recommencé, et là, c'était beaucoup plus fluide, parce que, sur le matin, j'avais les nouvelles idées qui me venaient à l'esprit, les nouvelles formulations.
Speaker 2:Dites-moi, comment est-ce que vous avez fait pour pouvoir avoir être, comment on dit, Avoir entrer en relation avec une maison d'édition pour votre premier livre? Est-ce que ça a été difficile? Est-ce que ça a été facile?
Speaker 1:Alors, c'est un processus toujours difficile parce que ça demande énormément de travail. Ça a été très basique, en fait. J'ai fait un travail de ciblage des maisons d'édition par rapport aux thématiques du livre d'édition, par rapport aux thématiques du livre, et puis j'ai cherché comment transmettre mon travail, en essayant de coller le plus possible à la demande de la maison d'édition, en sachant que certaines maisons d'édition vous disent il faut absolument que vous correspondiez à notre ligne éditoriale. Dans la réalité des choses, la ligne éditoriale, c'est il faut que nous ayons un coup de cœur, ce qui n'est pas vraiment une ligne éditoriale. Alors, évidemment, quand on dit ligne éditoriale, la maison d'édition dit je me positionne sur la fantaisie ou le young adult, et que vous êtes sur une thématique comme la mienne, à la frontière de récits de vie et thrillers psychologiques, vous ne correspondez pas, évidemment, aux attentes. Donc, ça, vous éliminez. Ce que j'ai fait.
Speaker 1:J'ai écrit une lettre d'intention, j'ai rédigé mon pitch, la quatrième de couverture, le synopsis, parfois résumé long, parfois résumé court en fonction des besoins une bio, et j'ai envoyé à 38 ou 39 maisons d'édition. Et puis, j'ai été attiré par une jeune maison d'édition. Alors, j'ai eu plusieurs réponses qui ne m'ont pas forcément. J'ai eu des réponses négatives, des réponses qui ne m'ont pas forcément non plus satisfaits, convaincus. Et j'ai, dans la liste que j'avais préparée, j'ai mis 3 mois, à peu près, un travail de 3 mois tous les jours, à envoyer tout cela. Et dans ma recherche, j'ai repéré une petite maison d'édition du sud de la France. Je suis allé sur le site, je me suis dit mais tiens, c'est une démarche, intéress ma recherche. J'ai repéré une petite maison d'édition du sud de la France. Je suis allé sur le site, je me suis dit mais tiens, c'est une démarche intéressante, c'est une démarche humaine. Certes, une petite maison d'édition, les personnes se lancent donc, forcément, il y a une fragilité. Déjà, le monde de l'édition est un monde fragile en soi, mais forcément, quand c'est une jeune équipe qui se lance, c'est fragile forcément. Et puis, je me suis dit je vais tenter. J'aimais bien le souci de proximité avec l'auteur, d'écoute de l'auteur, de travail en commun, parce que, pour moi, un éditeur, c'estest un vrai partenaire. Ça ne m'intéressait pas d'être dans une grande maison d'édition où j'aurais été considéré comme un numéro et on m'aurait très rapidement. Si vous n'êtes pas dans la tête d'affiche, vous vendez pas ou vous vendez pas beaucoup. Je dis pas que je vais vendre des milliers de livres aujourd'hui, c à la limite, je veux dire que c'est pas mon sujet, c'est pas mon objectif. Ce qui m'intéressait, c'était vraiment d'avoir cet aspect humain. Et j'ai rencontré donc l'équipe d'Elaïa Éditions, qui est une petite maison d'édition dans le sud de la France, et tout de suite, je me suis aperçu que ces personnes, pour le coup, n'était pas duplice et me tenait avec une attitude franche, loyale, et c'était une maison d'édition avec laquelle je pouvais travailler. La négociation s'est passée très, très rapidement, très facilement, très fluide. Et puis, j'ai un partenaire absolument extraordinaire aujourd'hui, c'est à dire vraiment des gens qui sont à l'écoute. La promesse qu'il y avait sur le site internet était une vra. Et puis, j'ai un partenaire absolument extraordinaire aujourd'hui, c'est-à-dire vraiment des gens qui sont à l'écoute. La promesse qu'il y avait sur le site Internet était une vraie promesse, qui était une promesse réelle, et ça, ça m'a fait vraiment chaud au cœur. Je ne me suis vraiment pas posé de questions sur le deuxième manuscrit. Je suis en train de travailler aussi sur un troisième manuscrit, sur le recueil de nouvelles. Ils m'ont dit j'ai envoyé le recueil de nouvelles, ils m'ont dit Banco, on est prêt à l'éditer aussi, et je n'avais pas envie de choisir une autre maison d'édition. Alors, surtout, en plus que les nouvelles en France n'ont pas bonne réputation chez les éditeurs français. Les éditeurs français n'aiment pas, à la différence des États-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne, où la nouvelle est particulièrement appréciée, en France, on est un peu rigide, comme souvent, et on préfère les gros bouquins. D'ailleurs, quand bien même le lecteur ne va pas jusqu'au bout, on aime bien les gros bouquins parce qu'on a une impression de solidité. Je pense que c'est ça aussi Les éditeurs français. Il y en a très, très peu. Pour eux, la nouvelle n'est pas crédible. Alors, comment? ça émerge une nouvelle forme qui s'appelle la novella, qui est un peu entre les deux. La nouvelle n'est pas crédible, on pense que le lecteur ne va pas s'y intéresser. Or, moi, j'ai deux types de lecteurs. J'ai des lecteurs qui me disent Oh non, je prends mon livre dans la poche, je vais prendre le train où je vais avoir quelques minutes à consacrer à la lecture, je vais sortir mon livre et je vais me plonger tout de suite dans un nouvel univers. Bon voilà, ça dépend évidemment des lecteurs.
Speaker 2:Exact.
Speaker 1:Et donc, pour terminer, avec Elia, c'est une belle aventure et je pense que je ne changerai pas d'éditeur.
Speaker 2:Je n'ai pas du tout envie. Est-ce que vous aviez un plan B Si aucune maison d'édition ne correspondait à vos critères ou n'était intéressée? est-ce que vous aviez le plan d'aller en auto-édition?
Speaker 1:Oui, je serais allé en auto-édition. D'abord parce que, contrairement à beaucoup de gens, je ne considère pas l'auto-édition comme une sous-édition. Il y a vraiment des pépites dans l'auto-édition, comme il y en a dans l'édition, et il y a des mauvais dans l'auto-édition, comme il y en a dans l'édition traditionnelle. Donc, non, je serais allé dans l'auto-édition, sans aucun problème. La difficulté dans l'auto-édition, c sans aucun problème. La difficulté dans l'auto-édition, c'est qu'on est obligé vraiment de tout gérer Et on est seul Là. Je ne crois pas non plus que dans l'édition, parce que souvent, les auteurs pensent que quand ils ont un partenaire qui est l'éditeur, ils remettent les clés du camion à l'éditeur et l'éditeur va tout faire. Et moi, très souvent, je dis maintenant aux jeunes auteurs que j'accompagne, j'en dis attention, vous avez en charge votre propre promotion. Ce qui veut dire aujourd'hui, évidemment, être très présent sur les médias numériques, avoir la capacité à utiliser ces médias.
Speaker 1:Moi, j'avais anticipé parce que, très vite, j'avais fait mon site Internet pour promouvoir, et donc, aujourd'hui, je ne considère pas que mon éditeur a tout à faire. Par contre, on travaille ensemble. La couverture de duplicité, on l'a conçue ensemble. C'est moi-même qui, face au vent et aux tempêtes, est allé prendre cette photo Et après, après, elle a été retravaillée par l'équipe de l'éditeur. Voilà, je les on a fait des marque pages, on les a fait ensemble et puis, parce que c'est là où on éprouve la qualité de la relation avec les gens, finalement, le problème, c'est qu'en auto édition, on est seul et onurs. Moi, j'ai eu la chance d'avoir un partenaire qui est bon sur le plan de la communication, et donc, ils m'ont sorti un petit film qui a eu mille vues en trois jours, qui était vraiment très chouette. J'ai eu plein de bons retours là-dessus Et, en fait, s'il avait fallu que je fasse le même film tout seul, ça aurait été quand même très compliqué. Là, c'est un produit commun, c'est un travail commun et c'est absolument formidable.
Speaker 2:Parlez-nous un peu de la troisième, celui à laquelle vous travaillez.
Speaker 1:Alors, pardon, le troisième va être un. J'ai fini la première version. Il faut que je retravaille encore parce que c'est un texte très difficile. Difficile puisqu'il porte sur la fin de vie. En fait, ce texte devait être le premier texte avant Duplicité. Il se trouve qu'il est inspiré. Il s'inspire d'une histoire personnelle, en l'occurrence les quatre années de vie de mon père qui a vécu une déchéance due à une maladie neurodégénérative. Je ne relate pas l'intégralité. Le but, c'est pas parler de mon père, c'est de parler de la vie, de parler de la mort, de parler de la relation qu'on entretient avec la vieillesse. J'ai évidemment été extrêmement touché par ça. J'ai évidemment été extrêmement touché par ça. J'avais promis à mon père, le jour de sa mort, que je ferais ce texte. Je n'arrivais pas à écrire. Évidemment, il m'a fallu 5 ans pour l'écrire.
Speaker 1:Ce texte, qui devait être premier, devient le troisième aujourd'hui, parce que j'ai eu beaucoup plus de distance pour pouvoir l'écrire. C'était un exercice extrêmement difficile. J'y ai mis énormément de cœur. Je trouve qu'il y a beaucoup de choses à dire sur ce sujet-là Et il m'apparaissait que, dans nos sociétés occidentales, nous avons un rapport à la mort qui est très désincarné, très mécanique, et à la mort qui est très désincarné, très mécanique et à la vieillesse. C'est le débat qu'on vit en France aujourd'hui, sans faire de polémiques.
Speaker 1:Quand vous avez un premier ministre, un ex-premier ministre, qui désigne ce qu'il appelle les boomers en disant vous êtes responsable, vous avez trop bien vécu, vous êtes responsable de la dette de la France, je trouve que c'est en même temps ne pas respecter les personnes qui ont un passé, qui ont une histoire, et ne pas respecter la vieillesse aussi, et donc la pratique qu'on a dans beaucoup de nos sociétés occidentales, en particulier en France. C'est beaucoup moins le cas en Espagne et en Italie, par exemple, dans les pays du Sud, a fortiori en Afrique ou en Asie, mais pour être cru, on place nos vieux dans des établissements parce qu'on n'a plus envie de les voir. Moi, c'est quelque chose qui me fait très mal Et j'ai eu envie de dire un certain nombre de choses de façon crue, de façon dure. Les mots parfois utilisés vont choquer, mais façon dure, les mots parfois utilisés vont choquer, mais je préfère choquer, pas pour choquer, mais pour montrer la difficulté qu'ont les personnes et qu'on va tous connaître d'une manière ou d'une autre, parce qu'on ne connait pas comment, quelle va être la fin de notre vie, mais on sait qu'on va vers des difficultés, on n'est absolument pas préparé.
Speaker 1:On a beau se dire oui, non, mais ça j'arriverai, ça c'est pour plus tard, mais en fait, non, à un moment ou à un autre, ça s'impose, et ça s'impose de manière brutale, et j'ai voulu parler de ça. Mais ce roman, cette autofiction, elle s'adresse à tout le monde, elle s'adresse aux jeunes, elle s'adresse aux personnes âgées, elle s à toutes les personnes qui se posent cette question de la fin de vie. Parce que je ne voulais pas, pour moi, il est impensable. Je ne fais absolument pas allusion, je n'ai pas un débat religieux sur ce sujet-là, je n'ai même pas un débat existentiel d'ordre philosophique. Je veux simplement parler de cette étape de la vie, qui est extrêmement difficile, et la façon dont on la traite aujourd'hui, d'autant moins en France, mais aussi dans un certain nombre d'autres pays occidentaux dont on traite la vieillesse et la mort.
Speaker 2:Je suis tout à fait d'accord avec vous. Ils sont marginalisés, ils sont mis de côté comme si, soi-disant, ils ne servent plus à rien.
Speaker 1:Exactement, ils sont plus productifs. Donc, les gens qui sont improductifs, on les laisse de côté Et en plus, non seulement ils sont improductifs, mais en plus on leur reproche de consommer, enfin, de ne plus consommer suffisamment, mais on leur reproche d'avoir trop d'argent parce que, forcément, ils ont vécu, donc ils ont un peu accumulé, en prévision aussi de leur fin de vie, parce qu'on soit chez soi, où on a besoin de soins, surtout quand on a des pathologies lourdes, ou qu'on soit dans un établissement pour personnes âgées, il faut payer de toute façon. Donc, on ne peut pas leur reprocher d'avoir accumulé pour ceux qui ont pu le faire d'ailleurs, parce qu'il y a beaucoup qui ne peuvent pas le faire d'avoir accumulé un peu d'argent pour payer tout ça, et puis, en plus, on leur reproche finalement de vivre encore. Je suis particulièrement sensibilisé parce que j'accompagne juste une petite anecdote j'accompagne, tout près de chez moi, des personnes âgées dans ce qu'on appelle un EHPAD, un établissement pour personnes âgées dépendantes.
Speaker 1:Ce sont des personnes qui ont entre 80 et 95 ans, et je leur fais un atelier lecture, un atelier écriture, un atelier musique classique. Alors, pourquoi ça? Au départ, ça a été un atelier lecture. D'abord parce que, finalement, ça n'existe pas beaucoup. On me disait vous pourriez lire les journaux. Je dis non, je n'ai pas du tout envie de lire les journaux. Par contre, j'ai envie de leur transmettre un certain nombre de choses, leur lire des textes qu'ils ont peut-être oubliés. Donc, on a commencé par La Fontaine, on a fait Maupassant, on a fait des auteurs beaucoup plus récents, flaubert, etc.
Speaker 1:La plupart de ces personnes n'ont absolument qu'une culture littéraire. Par contre, ils ont un savoir. Ils ont eu ce qu'on appelle en France le certificat d'études. Ils ont eu ce qu'on appelle en France le certificat d'études qui, aujourd'hui, dont le niveau est nettement supérieur à celui du bac en France et où les gens savaient extrêmement bien écrire et avaient les rudiments de base de la lecture, de l'écriture, de connaissances scientifiques et de connaissances pratiques de géographie, d'histoire, etc. Et ces personnes, au départ, ont très vite accroché. Et puis, ensuite, j'aurais dit on va peut-être, si vous le souhaitez, faire écrire ensemble.
Speaker 1:Alors, l'atelier d'écriture ne consiste pas à leur dire je vous donne un thème et puis vous écrivez chacun, et puis vous allez parler de ce que vous avez écrit. Ils n'en ont pas la capacité. Certains sont atteints de maladies d'Alzheimer quand même. Donc, certains sont atteints de maladies d'Alzheimer quand même. Donc, je les ai rassurés et on a fait un premier recueil de trois nouvelles. Et puis là, on écrit ça fait un peu plus d'un an, un an et demi, qu'on fait ça, et là, on est en train d'écrire deux nouvelles, et on les fait ensemble. Les thèmes sont choisis ensemble, les personnages sont choisis ensemble, les phrases et les mots sont choisis ensemble.
Speaker 1:Alors, je leur donne un petit coup de main, mais je n'écris pas à leur place. Alors, au début, ils étaient très inquiets. Ils disaient oh, là, là, quelle sauce on va être mangé. Ça va être particulièrement compliqué. Et puis, en fait, ils se sont vraiment pris au jeu.
Speaker 1:Puis, après, je leur ai dit ils m'ont demandé est-ce que vous ne connaîtriez pas quelqu'un qui pourrait nous faire écouter de la musique, en particulier de la musique classique? Je leur ai dit mais moi, je trouve que je suis férue de musique classique. Donc, je vous fais un atelier de musique classique. Et puis après, une fois sur deux, on fait atelier lecture, atelier écriture, et l'autre fois, on fait atelier musique classique. Je leur fais écouter, tout simplement. Je leur fais d'abord écouter la musique pour les sensibiliser. Et puis je leur ai dit mais quand on écrit, moi, ce qui est mon cas, j'écris en écoutant de la musique, parce que la musique m'inspire Et je leur ai dit si vous voulez, on pourrait aller chercher un morceau de musique.
Speaker 1:Donc, ils ont choisi leur morceau de musique pour un texte et on a régulièrement écouter ce morceau pour créer l'inspiration pour écrire. Et je peux vous dire que ça, c'est une expérience humaine absolument formidable, vraiment, et je qui m'a, qui a beaucoup, beaucoup, qui m'a beaucoup apporté, alors je sais que je leur apporte, mais eux m'apportent énormément aussi par par leur envie. Parfois, je sais, je bon, quand je sens que c'est trop difficile, je n'insiste pas parce qu'ils se fatiguent vite, ce sont quand même des personnes âgées Mais ils me réclament, et ils réclament cette animation. Là, je vais les retrouver parce que ça fait un petit moment que je n'ai pas fait d'atelier. Ils m'attendent.
Speaker 2:Christophe, on va passer à une partie un peu plus légère de l'entretien. Ce sera un jeu. En général, j'adapte le jeu en fonction de l'auteur en face de moi. Donc, aujourd'hui, vous aurez droit au jeu qui s'appelle le dilemme de l'auteur. Je vais vous donner deux situations, à chaque fois des choix supposés corneliens, et vous allez me donner l'option que vous choisirez Oui, d'accord.
Speaker 1:Ça va bien se passer.
Speaker 2:Alors, christophe, première question Est-ce que vous préféreriez écrire un roman qui est universellement acclamé mais que vous vous détestez, ou alors un livre que vous préféreriez écrire? un roman qui est universellement acclamé mais que vous vous détestez, ou alors un livre que vous aimez passionnellement? Je suppose un tout petit peu comme la troisième oeuvre que vous êtes en train d'écrire. ça va directement, ça vous prend dans les tripes. c'est une expérience personnelle vécue. Vous l'écrivez, mais il n'y a personne qui l'aime, il n'est lu par personne.
Speaker 1:Deuxième situation, ah oui, c'est courageux. Deuxième situation mais sans hésiter, je n'écris pas. Je ne cherche pas. Bien entendu, je voudrais bien que mon livre soit lu, mais j'écris pour. Je n'aime pas trop le terme faire passer un message. Il n'y a pas de message, forcément, mais pour apporter un témoignage en tous les cas. Je me dirais à ce moment-là, peut-être que j'ai manqué ma cible. Je n'ai pas été bon dans l'écriture. Ça, ça me gênerait quand même. Ou bien le thème n'intéresse pas du tout. Mais si le thèmes aujourd'hui qui sont particulièrement en vogue Et que si on n'est pas je le dis parce que certaines maisons d'édition le disent, si vous n'écrivez pas sur tel ou tel thème, vous avez peu de chances d'être lu ou moins de chances d'édition le disent, si vous n'écrivez pas sur tel ou tel thème, vous avez peu de chance d'être lu ou moins de chance d'être lu. Mais moi, je ne veux pas surfer sur une vague marketing. Si j'ai envie de dire quelque chose sur un thème qui me tient particulièrement à cœur, je préfère ça, c'est courageux.
Speaker 1:Non, c'est une conviction personnelle. J'ai toujours dans ma vie, comme je l'ai dit, j'ai un passé dans la vie politique, dans le monde industriel, en tant qu'entrepreneur. J'ai créé 8 entreprises dans ma vie. J'ai une conviction, j'ai des convictions personnelles, et ça ne veut pas dire que pour autant, je sois obtu. J'écoute D'ailleurs, c'est ce qui me permet aussi d'évoluer. Je n'imagine pas ne pas écouter, mais en tout cas, j'ai des convictions et je ne veux pas céder sur mes convictions au profit d'un marketing qui me laisserait perdre une partie de mon âme.
Speaker 2:Ok, deuxième question pour vous Si vous avez le choix entre ne pouvoir écrire qu'un seul genre littéraire et être très prolifique, ou alors ne jamais être capable de terminer aucun roman, mais pouvoir écrire dans n'importe quel genre, Et pouvoir écrire pardon N'importe quel genre de roman, n'importe quel style. Vous êtes capable d'écrire dans tout style littéraire, mais vous n'êtes pas capable de terminer les œuvres que vous commencez, ou alors vous n'avez qu'un seul style, du début à la fin de votre carrière d'auteur. Mais vous êtes très prolifique.
Speaker 1:C'est une question très difficile. Ça, c'est une question très difficile. Je me sens prolifique. Alors tout dépend de ce qu'on appelle style. Moi j'ai un style Si c'est le style littéraire, si c'est par style littéraire, j'ai un style qui est un style assez classique. Je veux dire, par là je m'inspire beaucoup des auteurs classiques.
Speaker 2:Mais si c'est le genre, si vous ne pouvez faire que de la fantasy toute votre carrière d'auteur? je prends un exemple vous ne pouvez faire que de l'horreur de la science-fiction.
Speaker 1:Je ne voudrais pas. Non, je ne voudrais pas. Je préfère avoir le choix. Franchement, je préfère avoir le choix Parce que l'inspiration, elle est diverse. Derrière les trois premiers livres dont on a parlé, j'ai encore deux romans historiques Donc je change encore Et deux romans historiques qui ont trait à deux temps de l'histoire très, très différents. Donc, je vais pouvoir me laisser cette liberté, effectivement, de pouvoir changer. Peut-être qu'un jour j'aurai, je sais pas, un roman érotique, pourquoi pas?
Speaker 2:je sais pas on vous offre deux choix, mais j'en ai pas, pardon, j'ai oublié de dire quand même que duplicité aura un rebondissement.
Speaker 1:Ce sera le quatrième. Il y aura une suite. Voilà, il y aura une suite. Il y aura une suite avec un des personnages qui va être un autre trait de caractère, qui va porter sur les failles humaines. C'est-à-dire, ce qu'on constate souvent, c'est qu'on a des personnages qui, parfois, peuvent être extrêmement forts, donner une impression de force, d'assurance. Ces personnages sont ambitieux, vont grimper une à une les marches, ils vont les mener vers des victoires et, en fait, certaines fois, ça cache une toute petite fêlure qui va faire que le château de cartes va s'effondrer. Voilà, c'est un peu le thème.
Speaker 2:Suspense.
Speaker 1:Suspense.
Speaker 2:Dernière question pour vous Préférez-vous perdre la mémoire et devoir redécouvrir vos propres œuvres en tant que lecteur, ou alors ne plus jamais pouvoir écrire une nouvelle phrase?
Speaker 1:C'est très dur perdre la mémoire et redécouvrir ce que j'aurais écrit et ne plus écrire une nouvelle phrase. C'est très dur perdre la mémoire et redécouvrir ce que j'aurais écrit et ne plus écrire une nouvelle phrase. Je préférerais encore perdre la mémoire, même si je n'aime pas me relire. Si, dans le travail d'écriture, je me relis forcément. Mais une fois que j'ai écrit, une fois que c'est paru, je ne vais pas le relire, c'est paru, je ne vais pas le redire. Je n'aime pas non plus me regarder en scène. Ce n'est pas particulièrement plaisant pour moi. Je comprends tout à fait. Je n'aime pas ça, ne plus écrire une phrase, mais ce serait terrible pour moi, parce que pour moi, c'est la vie. Je pense que je terminerais ma vie, j'espère, avec un stylo à la main. C'est impossible Pour moi.
Speaker 1:Je dis très souvent à mon entourage j'ai eu la chance d'avoir une épouse absolument formidable, bienveillante, qui me relit mes textes en plus, qui a l'intelligence d'aller me chercher la moindre détail, la moindre faute que je peux faire, parce que ça, en fait, quand même, ça m'arrive. Mais je me dis, je lui dis très souvent je suis à mon entourage, j'ai besoin d'eau, j'ai besoin d'air, j'ai besoin de nourriture, mais j'ai besoin de cette nourriture intellectuelle et j'ai besoin d'écrire. C'est vital pour moi. C'est comme si on me privait de respirer. Je ne peux pas vivre sans ça. C'est tellement ancré en moi, c'est tellement fort que je ne pourrais pas. Le pire serait de ne plus pouvoir lire, de ne plus pouvoir écrire. Je pense que je ne survivrai pas. Ce n'est pas possible.
Speaker 2:Christophe, l'entrevue tira sa fin. Est-ce que vous auriez un dernier mot pour ceux qui nous regardent ou nous écoutent? Qu'est-ce que vous voudriez qu'ils gardent de vous, de cette entrevue, après vous avoir écouté?
Speaker 1:Je pense que le plus important, c'est la passion de l'écriture, la passion de la lecture, l'enthousiasme, c'est de se dire que, finalement, tout être humain peut lire et peut écrire. Il faut savoir, néanmoins, que ça demande un effort, mais ça n'est jamais à la portée de tout le monde. Finalement, de l'effort, ça demande de la professionnalisation, ça demande un travail extrêmement tendu, extrêmement fort, ça demande du temps, mais c'est ô combien satisfaisant et ô combien C'est une aération permanente, c'est une ouverture sur le monde, c'est Je reviens à ce que j'ai dit c'est ce pouvoir se régénérer permanent, c'est s'ouvrir aux autres, c'est continuer à découvrir le monde et puis se confronter à soi-même aussi. C'est un vrai challenge tous les jours, c'est un vrai défi de se dire est-ce que je suis capable d'écrire?
Speaker 1:chaque jour, moi, j'ai cette chance de ne pas avoir l'angoisse de la feuille blanche, c'est-à-dire que je prends un stylo, j'écris, alors, je n'écrirai pas forcément la même chose le lendemain, mais en tous les cas, je n'ai aucune difficulté. C'est exactement la source qui devient rivière, c'est-à-dire qu'elle coule dans mon stylo ou dans mon clavier, mais elle coule pour être retranscrite. Et ça, c'est un bonheur permanent. Et ce bonheur, encore une fois, il est accessible à tous, pour peu qu'on ait le sens de l'effort et qu'on ait envie de s'y attaquer.
Speaker 2:Merci, christophe.
Speaker 1:Et puis, par rapport à duplicité, pour celles et ceux qui ne connaissent pas la Bretagne, donc cette partie du bout du monde de la France, c'est un personnage, j'ai oublié de le dire, c'est le personnage principal quasiment. Donc, ça n'est pas un guide touristique, mais elle est omniprésente et elle vous donne envie. Je le dis parce que ce sont des lecteurs qui m'ont dit c'est absolument incroyable. On a l'impression que c'est un personnage à part entière, en duplicité, Et qui, lui, n'est pas duplice parce qu'elle s'offre son phare au lecteur et aux visiteurs.
Speaker 2:C'est votre région d'origine.
Speaker 1:C'est la région d'origine de mon épouse et c'est ma région de cœur depuis que je suis tout petit.
Speaker 2:Merci d'avoir répondu présent aujourd'hui.
Speaker 1:Merci beaucoup, Jocelyne. C'était un moment extrêmement agréable et merci pour votre écoute. Merci aux spectateurs.
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