4e de couverture

E02 - Marie Léautey - La femme la plus rapide à faire le tour du monde en courant

Jocelyne Sema Season 2 Episode 2

Découvrez le parcours extraordinaire de Marie Léautey, détentrice du record féminin de rapidité du tour du monde en courant. Durant 825 jours, elle a parcouru près de 30 000 kilomètres à travers quatre continents, devenant seulement la deuxième femme au monde à accomplir cet exploit, et la septième au monde.

Marie nous plonge dans les coulisses de cette aventure hors du commun, depuis son ancien poste de directrice financière à Singapour jusqu'à sa préparation méticuleuse pendant deux ans. Elle révèle sa technique infaillible du "body scan" qui lui a permis de réaliser l'équivalent de 700 marathons sans une seule blessure. Son astuce ingénieuse d'utiliser une poussette pour transporter ses affaires s'est transformée en un bouclier de protection inattendu, attirant la bienveillance plutôt que le danger.

Au-delà de l'exploit physique, Marie partage les moments les plus marquants de son périple : l'émotion intense ressentie en traversant la Cordillère des Andes à 4000 mètres d'altitude, la rencontre bouleversante avec une mère endeuillée qui lui a confié un souvenir de son fils, et le mélange de joie et de tristesse ressenti lors de ses dernières foulées à Sydney. Ce voyage n'était pas qu'une quête personnelle, mais aussi une mission pour soutenir les femmes touchées par les conflits, récoltant entre 30 000 et 40 000 euros pour cette cause.

Désormais, Marie se consacre à l'écriture, aux conférences et envisage de nouvelles aventures sur les océans. Son message est clair : briser les barrières que les femmes se mettent dans la tête, montrer qu'elles ont leur place dans l'aventure et l'exploration extrême. Laissez-vous inspirer par cette extraordinaire histoire de détermination, de liberté et de connexion humaine qui prouve qu'il n'existe pas de limite à ce que nous pouvons accomplir.


Marie Léautey

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4e de couverture


Marie Léautey:

Quand j'ai fini l'Histoire du monde, je me suis dit c'est fou, je suis la deuxième personne seulement au monde à avoir fait ça, la deuxième femme, pardon. Et je me suis dit, avec ce bonheur, cette joie, il y a aussi une responsabilité, et c'est de donner ça à d'autres femmes. Moi, je n'ai pas d'égo, ce n'est vraiment pas pour moi que je fais ça, mais c'est de dire, je que la femme, elle a sa place là, tout comme on l'avait depuis longtemps en sciences, en littérature, en philosophie, en tout ce que tu veux. mais elle a aussi sa place là. Et ça veut dire quoi? Ça veut dire qu'on débloque chez les femmes des limites, des barrières qu'on a dans la tête, parce que les femmes.

Marie Léautey:

Je m'appelle Marie Léauté, j'ai 45 ans et je viens de boucler mon tour du monde en courant, au terme de 28 300 kilomètres de course Au rythme d'un marathon par jour, 6 jours sur 7, pendant 2 ans et demi. C'est comme si j'avais couru 700 marathons. J'ai tout mis dedans, j'y suis allée avec vraiment tout mon coeur et c'est un sentiment incroyable d'aller au bout de son rêve. J'ai traversé quatre continents en courant, d'ouest en est, d'océan à océan, europe, puis l'Amérique du Nord, puis l'Amérique du Sud, et puis l'Amérique du Sud et puis l'Australie. Maintenant, ce matin, je me suis réveillée et aujourd'hui, c'est l'anniversaire.

Marie Léautey:

C'est les un an de la mort de mon fils, mon fils unique. Il est mort il y a un an dans un cold case qui n'est toujours pas résolu. Je n'avais que lui, il était tout pour moi, c'était ma vie. Ce matin, je suis partie de ma maison. Je me suis dit je vais conduire, conduire, conduire et j'attends un signe, quelque chose qui va me dire que la vie vaut être vécue. Je n'ai même pas eu les ampoules. En fait, j'avais une technique, alors que j'écris bien dans mon bouquin.

Jocelyne Sema:

Je la décris j'avais cette technique que j'appelle du scam corporel Apple Watch ou Garmin. Alors, bonjour, vous êtes sur 4e de couverture. Je suis avec Marie Léauté. Bonjour, Marie.

Marie Léautey:

Bonjour Jocelyne, merci de m'accueillir.

Jocelyne Sema:

Merci, merci de votre disponibilité, de ta disponibilité. Désolé, je pense qu'on s'est entendu sur le fait de se tutoyer tout à l'heure. Donc, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, je pense qu'ils ne sont pas très, très nombreux.

Marie Léautey:

Est-ce que tu peux leur dire un peu qui tu es?

Jocelyne Sema:

Mais je t'en prie, jocelyne, fais les présentations, alors All right, de ce que j'ai lu sur Google. En fait, la première fois que j'ai entendu parler de toi, c'était sur Facebook. J'ai vu un podcast de toi, chère, un de mes concurrents, entre guillemets Et puis je sais que, oui, tu as fait le tour du monde, enfin le tour du monde. Tu as couru sur quatre continents Europe, amérique du Nord, amérique du Sud et puis Océanie.

Jocelyne Sema:

Puis, tu l'as fait en à peu près deux ans et demi, 825 jours, je pense. Un peu moins de 30 000 kilomètres, à peu près 700 marathons au complet. Et là, tu l'as fait pour défendre une cause, de ce que j'ai compris, cause féminine, oui, et ce que j'ai appris aussi, c'est qu'avant tout ça, tu étais directrice financière, tu avais ton petit bureau tranquille à Singapour et tu t'es décidé de faire ça. Puis, nous, on veut savoir pourquoi, on veut tout savoir, on veut comprendre ce qui s'est passé, ce qui a été déclenché dans ta tête, on veut apprendre tout sur ton parcours et, bien évidemment aussi, on veut savoir si tu peux nous en dire un tout petit peu plus sur le livre que tu as sorti.

Marie Léautey:

Jocelyne, ça fait beaucoup de questions d'un coup là, quand même. Alors, moi, je veux bien commencer par le début. J'ai découvert la course à pied, en fait, quand j'avais 26 ans. J'avais un mode de vie qu'on appelle un mode de vie nomade, c'est-à-dire que je suis partie de mon pays d'origine, c'est la France. Je suis partie quand j'avais 20 ans pour terminer mes études à l'étranger, et puis, j'ai tellement adoré ça, en fait, le feeling, la sensation de vivre dans un terrain qu'on ne connaît pas Moi, je ne connaissais pas bien la langue, en plus, c'était en Écosse. Alors, même si je parlais un peu d, et donc, pour moi, c'était super challenging, super inspirant, et puis de faire des connexions alors qu'on n'est pas dans son environnement naturel. Je trouve que c'est quelque chose qui a ravivé ma flamme pour le désir du monde, de l'ailleurs, de la découverte. Donc, je ne suis jamais revenue en France. Après ça, j'ai vécu en Écosse, en Angleterre, en Suisse, en Grèce, en Asie du Sud-Est, à Singapour. En fait, je cherchais toujours, je cherche à me familiariser avec des lieux, à faire des connaissances qui sont des connaissances solides. Je conservais tous mes amis à travers le monde. Je trouve ça super. Ma palette d'amis, elle s'étale sur les pays, les continents Et, en fait, d'aller rechercher à chaque fois cette émotion nouvelle, à chaque fois, de recommencer tout à zéro et de se confronter encore une fois à une culture qu'on ne connait pas, à une langue qu'on ne connait pas, à une ethnique qu'on ne connait pas, à des rites qu'on ne connait pas, et pour moi, c'est ça qui me nourrit. Donc, j'avais cette existence très nomade, et puis, à 26 ans, je découvre la course à pied, et puis ça donne une autre dimension à ma vie de nomade, c'est-à-dire que la course à pied, c'est un petit vecteur en plus qui me permet de découvrir les endroits, les villes de manière différente, pas juste en tant que tiens.

Marie Léautey:

Je suis posée à Milan pendant deux mois pour une mission. Je vais découvrir Milan Là, non, là, du coup. Pouvoir courir, je vais découvrir la campagne Mélanais, je vais découvrir la ville au petit matin, avant que tout le monde se lève. Ça me donne une autre dimension et un autre regard sur le monde que j'ai beaucoup aimé. Et donc, ça faisait quand même quelques années que je menais cette vie de nomade et de de course à pied aussi.

Marie Léautey:

Et puis, j'habitais à Singapour, effectivement, et puis, un jour, de manière complètement anodine, j'étais en train de griffonner sur un petit calepin, pendant une conversation téléphonique qui durait des heures au bureau, et je me suis rendu compte que j'avais fait un petit dessin. Ce petit dessin, c'était un globe terrestre avec une petite bonne femme qui courait autour. Et en fait, quand j'ai raccroché le téléphone, j'étais bloquée sur ce dessin. Je me suis dit mais en fait, ça serait génial de pouvoir faire le tour du monde en courant. Et donc, du coup, je suis allée sur Google et j'ai tapé est-ce que ça existe de faire le tour du monde en courant? et j'ai découvert qu'il y avait déjà une femme et cinq hommes, six personnes qui l'avaient déjà fait. Et là, moi, dans ma tête, ce qui s'est passé, c'est pas. Oh mon Dieu, il y a plus de monde qui sont allés sur la lune que de gens qui ont couru autour du monde. Ce qui s'est passé dans ma tête, c'était Ah ben, ça a déjà été fait. Ça veut dire que c'est possible. Et à partir de là, c'était parti.

Jocelyne Sema:

Et comment est-ce que tu t'es préparée à tout?

Marie Léautey:

ça. À partir de ce moment-là où'étais directrice financière, donc, j'avais un esprit très structuré, très analytique. Donc j'ai commencé à ouvrir un grand tableau Excel et puis j'ai jeté mes idées au hasard dessus Et vraiment, au début, c'était quel itinéraire suivre, quelles sont les règles, qu'est-ce que j'ai besoin de transporter avec moi même? combien de paires de chaussures ou de chaussettes? vraiment, il y avait tout. Est-ce que j'ai besoin d'avoir un kit de survie avec moi? Comment faire pour que ma famille soit au courant d'où je suis? J'ai posé toutes mes questions comment financer? Et en fait, après, j'ai trié un peu tous ces trucs que j' et je me suis dit en fait, il y a trois axes de préparation. Il y a la préparation physique.

Marie Léautey:

Déjà, combien de kilomètres je peux courir par jour et le recommencer tous les jours, tous les jours, tous les jours, pendant des années, sans que ça me rende malade ou blessé? c'est le premier axe, physique, logistique, quelle route je vais suivre. Et puis de l'analyser en détail, de savoir combien de jours je vais devoir faire en autosuffisance, c'est-à-dire en portant ma propre nourriture et ma propre eau, avant de rencontrer un village, etc. Pour savoir un peu ce que j'allais devoir rencontrer, parce que j'ai quand même traversé des déserts, j'ai traversé la cordillère des Indes, j'ai traversé les US. Il n' la partie financière Comment je vais financer tout ça? Il s'est avéré très, très vite que je n'allais pas trouver de sponsor parce que je n'étais ni une athlète, ni une championne de quoi que ce soit.

Jocelyne Sema:

Donc ça allait être compliqué. Tu n'as pas financé de A à Z Complètement.

Marie Léautey:

oui, Mais, en même temps, beaucoup de gens sont souvent étonnés de cette partie-là Et j'aime bien rappeler que, tu vois, là, on a eu les jeux olympiques à paris récemment, à l'été dernier. Mais tu sais qu'il ya beaucoup d'athlètes olympiques qui n'ont pas de sponsor et qui ont des boulots à plein temps ou à mi temps pour pouvoir se voir passion aux jeux. Donc, tu vois, c'est un vrai sujet. Tu as vraiment des athlètes qui sont très inspirants, qui vont avoir des contrats multimillions de dollars là, en ce moment, il ya will. Je pense que c'est des athlètes formidables, si tu veux, carlos Elcaraz, etc. Tu as ces espèces de super athlètes qui portent quelque chose d'énorme et d'universel et donc les marques veulent investir dessus. Et malheureusement, tu as, comme je l'ai dit, des athlètes olympiques qui ne trouvent pas de sponsors. Des'était encore plus évident que j'allais moins trouver, parce que qu'est-ce que j'ai sur le papier? qui allait garantir que j'allais aller au bout de cette aventure?

Jocelyne Sema:

C'est un investissement quand même. Mais comment tu es en contact avec la cause que tu défendais justement?

Marie Léautey:

La manière dont j'ai choisi la cause que je défendais est assez particulière. Je me suis dit que ce que je faisais, d'aller faire le tour du monde en courant pour une femme, d'être seulement la deuxième femme au monde à faire ça? je pense que Oui, et donc, quand je me suis lancée dans cette aventure en me disant tiens, c'est aussi ça que je vais peut-être avoir au bout du truc, je me suis dit il y a une petite responsabilité, il faudrait que ce que j'ai fait en tant que femme puisse servir à d'autres femmes qui en ont besoin des femmes. Et ensuite, c'est intéressant parce que quand j'ai choisi la cause, c'était avant la guerre en Ukraine, et c'est vrai que la guerre en Ukraine a beaucoup ouvert les yeux aux gens. Qu'est-ce qui s'est passé quand la guerre en Ukraine s'est déclarée? Tout d'un coup, tu as eu des millions, littéralement des millions de femmes qui ont quitté le pays, l'ukraine, avec leurs enfants sous le et qui sont en ce moment, vu que la guerre existe toujours, qui sont en ce moment toujours immigrés dans des pays qui ne sont pas les leurs.

Marie Léautey:

C'est à peu près évident que quand la guerre va se terminer et j'espère que ça va être bientôt ces femmes-là vont avoir l'envie de retourner chez elles, la plupart du moins. Il y en a certainement qui se seront trouvées bien à l'étranger, mais il y en a quand même un énorme nombre qui va vouloir revenir et elles reviennent dans des pays qui sont cassés, bien sûr, le système éducatif ne marche plus, les économies locales ne marchent plus, il n'y a plus grand-chose qui fonctionne. Les hommes sont souvent brisés par la guerre parce que c'est eux qui sont restés et qui ont dû s'occuper de reconstruire quelque chose, et elles ont besoin d'une énergie folle et d'un support énorme alors que, de manière complètement folle, c'est le moment où les caméras du monde s'éloignent. Ah bah, ça y est, c'est la paix en Ukraine et voilà, maintenant, il n'y a plus de problème, on s'en va Et donc elles n'ont pas le support.

Marie Léautey:

Et justement à ce moment-là, qui l'a fait de nombreuses années, qui avait commencé à le faire avec le conflit de la guerre des Balkans, notamment en Europe, où il y avait beaucoup ce phénomène où les femmes partent et les femmes reviennent après. C'était très compliqué. Je trouvais qu'elle faisait un boulot formidable, un boulot qui n'était pas forcément mis en lumière, parce que c'est pas une cause qui attire les caméras, au contraire, et j'ai pensé que ce que je pouvais leur apporter avec mon fundraising et avec ce que j'étais en train de faire, allait avoir un impact chez eux, un impact fort. Même si j'allais pas lever des millions pour elles. J'allais faire ce que je pouvais, le peu que j'allais leur apporter, ça allait faire une différence pour elles Et ça, ça m'importait vraiment. Donc, j'étais vraiment contente. Elles m'ont nommée ambassadrice de leur cause. J'ai pu les rencontrer à travers mon tour du monde, notamment quand je suis passée du côté de Washington aux US, il y avait leur headquarter. Quand j'ai fini à New York, il y avait encore une fois quelqu'un de l'association qui est venu m'accueillir.

Jocelyne Sema:

J'ai trouvé que c'était très bonne contribution et pour moi qu'il y avait de la valeur ajoutée vraiment dans ce tour du monde. Ok, je ne veux pas être indiscrète, mais est-ce que tu sais à peu près combien tu as pu dégager en grand G comme fond pour eux?

Marie Léautey:

Alors, écoute, je leur avais promis de lever 1 euro par kilomètre couru. Donc, comme j'ai couru, 28 300 kilomètres, voilà. Ensuite, je sais qu'une fois que j'ai fermé mon compteur parce que quand j'ai fini le Tour du Monde, j'ai fermé mon compteur, mais j'ai eu un petit peu de médiatisation en France, j'imagine qu'il y a eu un petit peu plus Je pense qu'on est entre 30 et 40 000 euros levés.

Jocelyne Sema:

C'est beau, c'est important, c'est important de faire ce qu' Ok, donc, tu as eu tes trois axes de préparation, et puis tu t'es lancée. Où est-ce que tu t'es lancée? Par quoi? Qu'est-ce qui t'a décidé?

Marie Léautey:

Alors, tu sais, quand j'ai préparé le plan logistique, c'est idiot. Mais bon, alors on se dit tiens, je vais traverser toute l'Europe, toute l'Océanie, l'amérique. Je ne peux pas les traverser en plein hiver parce qu'il y a de la neige. Ou bien alors, tiens, le désert en Australie, il ne faut pas être là au début de l'été parce que ça ne va pas être possible. Donc, en fait, on commence à calculer avec tiens, alors, si je démarre à cette période-là, j'arrive à éviter ça.

Marie Léautey:

Donc, j'avais trouvé qu'en partant au mois de décembre, donc c'est l'hiver en Europe mais en faisant l'Europe du Sud, la Méditerranée, le Portugal, l'espagne, la France, etc. Je me suis dit bon, alors j'évite le pire de l'hiver. Et après tout s'enchaîne bien sur les autres continents, je vais éviter les climats extr de l'Europe et du point le plus occidental de toute l'Europe continentale, qui se trouve donc à Lisbonne ou Portugal, sur la côte, ça s'appelle le Cap Roca, camo da Roca. Donc, je me suis dit je vais partir de là et on y va dans une direction ouest-est, on va se faire tous les continents les uns après les autres. C'était l'idée. Ok.

Jocelyne Sema:

J'ai une question pour toi est-ce qu'il y a des gens de ta famille, de ton entourage, qui ont essayé de te dissuader de faire ce voyage?

Marie Léautey:

alors c'est ça qui est fou. C'est que, donc, à partir du moment où j'ai l'idée de ce tour du monde, donc, j'habite à Singapour. Ça fait à peu près une vingtaine d'années que je suis nomade. Donc, bon, je reviens en France de temps en temps pour les fêtes de Noël ou les trucs, mais bon, c'est admis dans la famille que je vis comme ça, c'est mon mode de vie. Et puis, en même temps, ça les amuse, ça leur permet aussi de venir passer des vacances en Asie du Sud-Est, en Grèce, en Bonn. Ça fait des rencontres familiales. Assez original. Et donc, quand j'annonce à tout le monde, quand je me décide à annoncer que je vais faire le tour du monde en courant de manière folle, il n'y a pas une personne qui a dit Mais non, mais ça va pas, qu'est-ce qui se passe? Tu t'es cogné la tête hier ou quoi? Il n'y a pas une personne qui essaie de me dissuader.

Marie Léautey:

Tous leur réaction écoutez, faites vos plans de vacances, mais enfin, quand même, je vais courir autour du monde. C'est comme s'il y avait une reconnaissance Dans leur réaction. J'ai vu la reconnaissance que ce que je faisais était complètement aligné avec qui j'étais en fait, Et ce n surpris, C'est plus des gens qui me connaissaient moins, qui avaient des peurs de la surprise dans leurs réactions. Mais finalement, ce qui m'a énormément rassurée, finalement je trouvais ça étrange au début, mais c'est que tous les gens qui me connaissaient vraiment, ils n'ont pas été surpris Et donc ça, ça m'a confirmé dans le fait que ce n'était pas quelque chose de si absurde que ça, dans mon et Marie, combien t'as pris ta préparation physique?

Jocelyne Sema:

parce que, oui, tu cours depuis que t'as 26 ans. Je suppose que tu faisais déjà des semis, des marathons avant, mais là, c'est quand même 700 marathons. Comment tu t'es préparée pour tout ça?

Marie Léautey:

entre le moment où j'ai eu l'idée, le fameux moment où j'ai fait ce petit dessin de la petite bonne femme qui tourne au cours du monde, et puis le moment où je suis partie, il s'est écoulé de deux ans, mais je ne savais pas combien de temps ça allait durer. Si la préparation avait duré trois ou quatre ans, elle aurait duré trois ou quatre ans. Il se trouvait qu'au bout de deux ans, j'étais prête, mais par exemple, au niveau physique. À cette époque-là, mon bureau l' donc, j'ai commencé à me dire ok, bon, bah écoute, tous les soirs, après ta journée de boulot, plutôt que de reprendre le métro pour rentrer chez toi, à la maison, bah écoute, tu vas courir, t'as tout le temps qu'il te faut, y'a personne qui t'attend. Si ça te prend 4h, ça te prend 4h. Si ça te prend 2h, ça te prend 2h. Très bien, tu prends le temps que tu veux et t'aller au travail en courant, parce que si, tu vas au travail là il y a un stress.

Marie Léautey:

À 9h, t'as ta réunion, machin, à 10h, t'as machin. Faut être en forme. Donc, je suis allée essayer de revenir et, en fait, j'ai pris ça très calmement, me disant que ça prendra le temps, que ça en fait très rapidement. Au bout de quelques mois, je me suis dit mais en fait, c'est très confortable. Je fais une journée pleine de travail au bureau et je cours 20 km le soir et le lendemain, je reviens comme si de rien n'était. Donc, j'ai poussé le bouchon un petit peu plus loin pour tester un peu plus. Je me suis dit tiens maintenant, tous mes jours de quand il y a des longs week-ends, par exemple, ou quoi, je vais tester le concept du marathon par jour en autosuffisance pour voir si ça marche En me disant no stress, tu pars le matin au lever du soleil, tu as toute la journée pour courir ton marathon. Si ça te prend toute la journée, ça te prend toute la journée, tu vois. Et en fait, encore une fois, j'ai découvert que ça passe. Et en fait, encore une fois, j'ai découvert que ça passe, je le courais le matin, mon marathon, à l'heure du déjeuner, je me restaurais, je mettais ma tente, et puis, le lendemain matin, je repartais et j'y trouvais un plaisir fou. Et, en fait, je me suis dit oui, en fait, cette distance-là, elle est faisable.

Marie Léautey:

Alors, après, j'avoue, je j'ai pas poussé à me dire tiens ici, en fait, je courais 50 ou 60 km par jour. J'ai pas cherché, parce que, pour moi, en fait, j'aimais bien ce rythme de courir le matin, d'avoir l'après midi pour me reposer, pour découvrir l'endroit où j'étais, puis de repartir le lendemain. C'était un rythme qui, finalement, dès le début, m'a bien plu. Donc, ça m'a mis deux ans à être confortable avec l'idée de vraiment courir un marathon par jour et de repartir le lendemain. Donc, voilà deux ans.

Jocelyne Sema:

Et tout au long de ton tour du monde, t'as pas été blessée, juste des ampoules, des trucs de même Pas les ampoules, j'ai même pas eu les ampoules.

Marie Léautey:

En fait, j'avais une technique, alors que j'écris bien dans mon bouquin, je la décris, si vous voulez lire tous les petits tips que j'ai pu avoir, les petits conseils. J'avais cette technique que j'appelle du scan corporel. J'appelais ça mon body scan et, en fait, dès que je commençais à courir mon marathon, le matin, j'attendais un peu d'avoir trouvé ma foulée, d'être bien dans le rythme et hop, je commençais l'exercice. Donc, je partais de la pointe de mes pieds et j'analysais tout. J'étais là. Bon, alors, comment ça va au niveau de la pointe des pieds, Ça va pas de problème dans le doigt de pied, il n'y a pas de frottement, il n'y a pas de non, tout va bien, il n'y a pas de non. Ok, on passe la pointe des pieds, la pointe des pieds, comment ça va? des tensions, Et je passais, fait qu'en fait, le moindre gêne, le moindre inconfort.

Marie Léautey:

Et c'est pour ça que je te dis que je n'ai même pas eu une ampoule. C'est que, pour qu'une ampoule arrive, il faut qu'il y ait quelque chose qui frotte la chaussette, qui frotte la chaussure qui frotte, et que notre cerveau, il est habitué à dire c'est du junk, un marathon tous les jours. Eh bien la petite ampoule de rien du tout, elle va te pourrir la vie pendant deux semaines Et encore, elle ne va même pas être cicatrisée. Donc, pour moi, tout ça, tout était important Et je prenais le temps qu'il fallait pour adresser le problème.

Marie Léautey:

Si c'était une chaussette qui frottait, eh bien tant pis. Je fais ce qu'il faut faire, mais je ne laisse pas le truc s'installer. Pareil, si je sens que j'ai des tensions dans les chevilles ou dans les genoux, je me demande pourquoi, d'où ça vient, Et j'essaie de changer. Soit il faut que je change ma foulée, soit il faut que je change le terrain. Peut-être que je cours trop sur des sentiers, il faut que je cours sur de laente. J'essaye d'ajuster tout ce que je peux ajuster pour que rien ne s'installe. Et c'est comme ça qu'en 700 marathons, j'ai eu aucune blessure. Et ça, c'est le chiffre que je préfère dans l'histoire du monde, c'est ce fameux zéro blessure.

Jocelyne Sema:

Et Marie. Est-ce qu'il y a un moment, pendant tout ce périple, pendant tous ces 8 ans, si je vous, Mais fuck, pourquoi est-ce que je me suis lancée là-dedans?

Marie Léautey:

Non, mais oui, on me pose souvent la question Et c'est vrai qu'on aurait pu penser ça Moi. En fait, ce qui s'est passé, c'est que, dans ces deux ans de préparation, il y a aussi eu ce que j'appelle la préparation mentale, un peu, que j'ai faite toute seule, de manière intuitive, et, en fait, je me disais c'était très important pour moi de définir qu'est-ce que je vais chercher dans ce tour du monde. J'allais évidemment pas chercher un record ou quoi que ce soit. j'allais pas chercher de la notoriété, de la célébrité, j'allais chercher rien de tout ça. Je suis revenue à l'essence de ce que j'allais chercher moi. Ce que j'allais chercher, c'est cette découverte du monde qui m'anime depuis que je suis toute petite, qui m'anime dans toute ma vie d'adulte. J'allais chercher des connexions, des rencontres. J'allais chercher des paysages fous, des trucs que jamais, dans une vie normale, on va rencontrer.

Marie Léautey:

Quand je traverse la cordillère des Andes, c'est extrêmement difficile, je me retrouve à courir, à 4000 mètres d'altitude, un marathon. Mais je suis dans cet endroit de dingue où jamais de ma vie, je me serais trouvée si ça n'avait pas été pour le tour du monde. Et en fait, du coup, tout mon système de construction mentale, c'est de me dire quel est ton reward? Qu'est-ce que tu vas chercher tous les jours dans cette aventure, qui va te donner un sentiment de satisfaction? tous les jours, mon sentiment de reward, c'était les connexions humaines, c'était des apprentissages. Tout ce que j'apprenais à travers la traversée des continents, j'apprenais l'histoire des continents, etc. C'était les paysages, c'était la faune, la flore, c'était tous ces trucs Et ça, c'était des petits éléments qui, tous les jours, venaient me mettre du plus, plus, plus dans la tête du reward positif.

Marie Léautey:

Et ça, je continuais à me régaler, en fait. Et donc, oui, il y a des journées qui sont difficiles, il y a des journées où ça va moins vite, il y a des journées où ça monte terriblement, mais les rewards sont là tout le temps Et tu les gardes tout le long de ta vie, je suppose.

Jocelyne Sema:

C'est des souvenirs, c'est des expériences que tu gardes en toi. Tu revis à chaque jour.

Marie Léautey:

C'est ça. Et puis, il y a tellement de gens qui ont partagé ça avec moi. J'ai encore des gens maintenant qui m'écrivent de Buenos Aires ou des États-Unis ou d'Israël en me disant Tiens, aujourd'hui, c'est de toucher l'autre et l'autre me touche aussi, parce que quand il y a une connexion qui se fait, ça me nourrit aussi et tout ça fait un tissu humain formidable à travers les continents.

Jocelyne Sema:

c'est une richesse folle, incroyable un peu compliqué pour quelqu'un qui a vécu toutes ces expériences en 800 et quelques jours. C'est quoi ton top 3, disons, en termes de connexion ou en termes de paysage? C'est quoi ton top 3 d'expériences fantastiques que tu as vécues tout seul?

Marie Léautey:

Alors, le top 1, j'en ai déjà parlé, mais je le réévoque à nouveau c'est quand je traverse ces cordillères des Andes. Je suis partie du niveau de la mer, au niveau du Chili, et pour passer la frontière entre le Chili et l'Argentine, je passe à travers la montagne, sur des chemins de montagne que personne n'utilise parce que ce n'est pas autorisé pour les piétons et les cyclistes d'être sur la route. Donc, je me retrouve à courir toute seule sur ces sentiers, au milieu de cette cordillère grise tellement impressionnante. Je cours à 4000 mètres d'altitude, je vois les sommets de la Concagua, etc.

Marie Léautey:

Autour de moi, c'est fou, il n'y a personne en plus. Et j'arrive à ce sommet où, d'un côté, il y a un drapeau chilien, de l'autre côté, le drapeau argentin. Je passe au milieu et je regarde autour et là, vraiment, j'ai eu les larmes aux yeux, les goosebumps, comme on dit, et je Et le privilège fou d'avoir fait ce voyage, parce que jamais personne ne se retrouve là par hasard, ça n'existe pas. De votre vie, vous n'allez jamais vous retrouver à cet endroit-là. C'est la grâce de ce voyage de m'avoir mis à cet endroit-là et de m'avoir fait vivre cet instant. Donc, ça, c'était une gratitude folle de connexion, j'allais dire, avec le monde une connexion physique charnelle, presque Après le top 2, c'est.

Marie Léautey:

J'étais en train de traverser les Etats-Unis et tu sais, quand tu traverses au milieu du Montana, du Dakota du Nord, il n'y a rien. Là-bas, c'est vraiment la longue ligne droite, les ranches, à droite, à gauche, c'est vraiment pas très, très peuplé. Et il y avait une petite ville que j'avais traversée, qui s'appelle Jamestown je crois, et comme c'était vraiment une toute petite ville, le journaliste local était venu me voir, il avait écrit un petit article sur moi, il avait mis ma photo sur la première page du journal local. Bon, c'était amusant. Et le lendemain, je suis repartie le long de cette grande route, et là, il y a une voiture qui fait demi-tour sur la highway, déboulant en trombe devant moi, et qui se gare sur la voie d'arrêt d'urgence où je suis en train de courir, juste devant moi. Et là, il y a cette femme qui sort et elle est en larmes, elle est inconsolable. Donc, je lui fais un hug, j'essaye de comprendre un peu ce qu'elle dit à travers ses sanglots et, en fait, elle me raconte son histoire.

Marie Léautey:

Elle me dit ce matin, je me suis réveillée et aujourd'hui, c'est l'anniversaire, c'est les un an de la mort de mon fils, mon fils unique. Il est mort il y a un an dans un cold case qui n'est toujours pas résolu. Je n'avais que lui, il était tout pour moi, c'était ma vie. Et ce matin, je suis partie de ma maison, je me suis dit je vais conduire, conduire, conduire. Et j'attends un signe, quelque chose qui va me dire que la vie vaut d'être vécue. Et elle me dit je t'ai vu là, je t'ai reconnu du journal de la veille, avec ta casquette rose, etc. Et là, elle me demande un truc qui me à ce jour.

Marie Léautey:

Ça me rappelle la même émotion. Elle cherche dans son sac, elle sort un petit morceau de tissu avec brodé dessus le nom de son fils et ses dates de naissance et de mort, et elle me le glisse au creux de la main et elle me dit Est-ce que tu promets de l'emmener avec toi jusqu'au bout de ton tour du monde? Et là, moi, j'ai eu une émotion de dingue. Je l'ai vu, bien sûr, et je le mets dans ma poche, où je mets tout ce qui est le plus précieux. Et, en fait, en repartant, je me suis rendu compte que ce qu'elle avait fait, cette femme, c'était un geste fort, c'est à dire que elle va pouvoir quand elle pensera à son fils plutôt que de penser à la chape du deuil ou fait qu'il soit pas là. Elle va pouvoir se dire dire ah, mais il est avec la fille à la casquette rose dans le tour du monde fou. Et en fait, j'ai porté ça pour elle, et c'est pas moi, si tu veux.

Marie Léautey:

C'est l'idée du tour du monde qui est magique. Mais j'ai trouvé ça tellement émouvant, tellement fort, parce qu'en fait, j'ai eu l'impression, ce jour-là, de véhiculer quelque chose qui est beaucoup plus grand que moi Et de pouvoir le donner à quelqu'un. Ça m'a fait une émotion extraordinaire. Donc, je t'ai donné le top 1, avec la connexion au monde, top 2. Et le top 3, alors là, je ne peux pas y échapper.

Marie Léautey:

C'est le dernier jour de course. En fait, quand je conclue le Tour du Monde à Sydney Et que je fais mes dernières foulées et je clique sur mes GPS pour terminer l'enregistrement de la course, et tout d'un coup, je me rends compte que c'est fini, que le voyage magnifique, le voyage de ma vie est terminé. Et ça me fait c'est à la fois de la joie, une joie folle d'avoir été jusqu'au bout, parce qu'on se dit quand même ma grande bravo, pas de pattes dans le dos, t'es allée au bout de ton idée dingue. C'est fantastique, franchement, et en même temps une tristesse folle de se dire mais c'est fini, je ne vivrai plus ça maintenant. Donc, c'est un peu un mix d'émotions.

Marie Léautey:

Un mix d'émotions. Mais après, quand je regarde les photos de ce dernier jour les images, elles ne trompent pas j'ai un sourire d'une oreille à l'autre, j'ai l'impression que c'est figé sur ma tête. Donc, je sais que j'étais heureuse quand même. Puis, il y avait mes parents qui avaient fait le déplacement. On était jusqu'en Australie pour m'accueillir, donc voilà, mais ça, c'était un mix d'émotions complètement fous que même aujourd'hui, quand je me remets dans cette dernière journée, c'est comme si je l'avais vécu de l'extérieur. En fait, j'étais au-dessus de moi, en train de me voir courir ce truc. C'était des émotions folles tous les jours, une intensité remarquable.

Jocelyne Sema:

Et Marie, est-ce que, lors de tout ce tour du monde, est-ce que tu as eu j'allais dire en tant que femme, mais anyway, parce que c'est souvent une inquiétude aussi des femmes qui courent est-ce que tu as eu peur pour ta sécurité à des endroits ou à des moments?

Marie Léautey:

Alors, écoute, jocelyne, il y a eu un truc complètement fou qui s'est passé. C'est que, comme je partais seule dans ce tour du monde, une des questions logistiques que j'ai dû me posé, c'est comment transporter mes affaires. Et en fait, je ne pouvais pas transporter ça sur un sac à dos, parce que si je portais un sac à dos de 10 kilos sur les épaules, ça allait m'alourdir, j'allais risquer de me blesser. Donc, très vite, j'ai trouvé cette solution de pousser mes affaires dans une poussette. No-transcript.

Marie Léautey:

Promènes ton bébé dans une poussette et tu mets la bâche qui recouvre. Bon, personne ne voit ton bébé, il est couvert de la pluie, du soleil et tout ça. Et donc, ça change toute la donne, parce que, tout d'un coup, tu n'es plus une cible, parce que ce qu'il cherche, le type, ce jour-là, qui a les idées mal placées dans sa tête et qui a envie de faire un truc, il cherche quelque chose de simple, de vulnérables, mais de très simples. Et alors, tout d'un coup, la femme avec le bébé, c'est Ah, mais non. Alors je vais m'attaquer à la femme. Il y a le bébé dans la poussette, qui va se mettre à hurler qu'est-ce que je fais du bébé? Ça devient impossible. Et, en fait, je me suis rendu compte que c'était non seulement un repousse un repousse idiot, j' mais c'était une attraction de bienveillance folle.

Marie Léautey:

C'est à dire que les gens, du coup, s'arrêtaient sur le bord de la route pour me dire est-ce que t'as assez d'eau pour toi et ton bébé, est-ce que vous avez assez à manger, est-ce que vous savez où vous allez dormir ce soir? et alors, je jugeais des fois, je laissais le doute sur le fait qu'il y avait un bébé dans ma poussette, parce que je, me en confiant, je disais mais regardez, non, non, c'est mes affaires dedans. Moi, je suis une femme qui court autour du monde, etc. Et du coup, ça a engrangé des discussions Et du coup, je pense que ça a beaucoup joué sur le fait que je ne me suis pas sentie en danger.

Marie Léautey:

Et du coup, cette peur, je m'en suis débarrassée très vite. C'est une peur que je ne portais plus en moi Et je pense que ça, avec laquelle j'ai fait ce voyage, j'étais sûre de mon coup. J'avais ce bouclier imparable devant moi, le tabou universel de la femme avec son bébé, où je me sentais en sécurité parfaite. Alors, est-ce que c'est vrai? Est-ce que c'est un mythe? Est-ce que c'était psychologique? Je ne sais pas.

Marie Léautey:

Mais en tout cas moi c'est comme ça que je l'analyse, jocelyne, tu me mets la pression quand même. La pandémie, non, mais écoute, le nomadisme, pour moi, c'est mon mode de vie depuis que j'ai 20 ans. Donc, ça fait bientôt 30 ans que je vis avec. Mais là, je dois dire que j'ai fait ce tour du monde que j'ai vraiment adoré sur la terre. Là, j'ai des grandes envies de navigation et je suis plus en vie sur la terre que sur terre.

Jocelyne Sema:

J'ai des grandes envies de navigation et je suis plus sur l'eau que sur Terre.

Marie Léautey:

Et je me dis tiens, pourquoi pas aller explorer les océans, maintenant que j'ai un peu fait le tour des continents? Donc voilà, je continue à voyager, peut-être de manière différente. Pourquoi pas? oui, un grand voyage à travers les océans? Ce serait une belle chose pour compléter le voyage. Après tout, la, ça serait une belle chose pour compléter le voyage. après tout, la terre, c'est 70% d'eau. alors pourquoi oublier cet élément?

Jocelyne Sema:

exact. Donc, à la suite de ça, tu as sorti un livre. Je pense que tu l'as sorti en deux temps. Tu as dit que tu avais sorti une version française, puis la version anglaise est sortie il n'y a pas longtemps non plus, avec plus d'illustrations, etc oui, c'est ça.

Marie Léautey:

La première chose que j'ai faite, c'est quand j'ai fini ce tour du monde, j'ai eu la chance incroyable, c'est qu'il y a un éditeur français qui était prêt à signer un contrat avec moi pour que je lui livre mon histoire. Donc, je l'ai écrit, mais alors, tu vois, c'était fait juste dans l'après-coup du tour du monde. Donc, c'est un bouquin qui est quand même fidèle à l'aventure, mais qui méritait, je pense, plus de recul par rapport à ce que j'avais vécu, pour voir où était vraiment l'essence de ce voyage, pour en capturer plus les éléments essentiels. Donc, une fois que j'ai fini d'écrire ce bouquin en français et qu'il est sorti sur le marché français, j'ai attendu, je continuais toujours d'écrire, parce qu'il y avait toujours des trucs où je me disais tiens, ça, j'aurais dû le mettre comme ça.

Marie Léautey:

Et la chance folle que j'ai eue, c'est d'avoir la chance de pouvoir l'écrire dans une deuxième langue, donc de lui donner une audience plus vaste, et puis de l'écrire vraiment de manière plus réfléchie, avec une ligne directrice qui est plus en ligne avec ce que C'est comme une infusion. Tu sais, quand tu fais ton thé, t'attends que vraiment tout le parfum remonte pour que ce soit le bon moment de le boire. Je pense que le premier. Le livre en français, malheureusement, il n'est pas mauvais, mais je pense que je l'avais écrit trop rapidement, et le livre en anglais me donne une impression plus de satisfaction où j'ai vraiment donné justice à ce voyage. Je pense que j'ai vraiment pu transmettre tout ce que j'avais envie de transmettre sur tous les sujets Et donc je suis contente. Et il sort le 15 juillet, donc 15 juillet sorti aux États-Unis, puisque mon publisheur est américain. Il est disponible sur tout Amazon, barnes Noble, toutes les grandes plateformes Et Marie Lutis World Run.

Jocelyne Sema:

Lutis, lutis qui, en fait, vient de l'EOT. C'est ce que j'ai compris tout à l'heure. C'est ça, ok, c'est mon écrin. Voilà, marie, est-ce qu'on est retournée à notre petite vie de finance-comptabilité?

Marie Léautey:

finalement, c'était mon vecteur dans le monde, c'est-à-dire que c'était une carrière tellement passe-partout qu'elle me permettait de m'installer dans n'importe quel pays. À partir du moment où je maîtrisais une langue, avec un background de finance-comptabilité, tu peux aller partout où tu veux Là. Non, par contre, c'est vrai que je ne me voyais plus retourner dans un bureau de 9 à 5. C'était plus à mode de vie. Et puis, j'ai passé de toute façon beaucoup de temps à l'écriture. Je passe beaucoup de temps maintenant. La plupart de mon temps est consacré aux conférences. Je fais beaucoup de conférences en entreprise, dans le domaine des sports Et là, mon prochain axe de développement une fois que la grande partie de promotion pour le livre sera passée, j'aurai un peu plus de temps ça sera de me consacrer à nouveau aux ONG.

Marie Léautey:

C'est-à-dire moi. Il y a deux causes qui me tiennent vraiment à cœur. C'est d'abord la cause des femmes, naturellement. Et puis, comme je vis en Grèce et que c'est malheureusement aussi-droit, donc moi, comme j'ai un background un peu légal, un peu financier, que je parle aussi plusieurs langues, j'ai ma petite contribution à faire là, si je peux et si ça peut aider. Voilà dans quoi je…. C'est des trucs qui sont plus humanitaires, on va dire.

Jocelyne Sema:

Tu es en Grèce depuis combien de temps?

Marie Léautey:

Ça fait… Depuis la fin du tour du monde, finalement. Mais la Grèce, c'est un pays dans lequel je m'étais installée dès 2003 pour des raisons professionnelles. Donc, j'y ai vécu 5-6 ans en pointillé, et puis maintenant, je suis installée depuis septembre 2022, la fin de mon tour du monde.

Jocelyne Sema:

Ok, est-ce que tu as des idées prochainement d'aller ailleurs ou tu te laisses? ça arrivera? si ça arrive que tu partes, tu partiras.

Marie Léautey:

Bon, là, j'ai envie de dire que c'est l'été qui commence, on est début juillet, donc, commencer la navigation, s'approprier un peu. Donc, j'ai déjà passé tous mes diplômes de navigation, de skipper et tout ça, pour être vraiment aguerri. J'essaye de passer aussi des diplômes un peu plus mécaniques, pour savoir réparer, par exemple, si ton moteur tombe en panne en plein milieu d'un océan, de ne pas être complètement aux abois. Donc, j'essaye de me familiariser vraiment avec tout ça, de prendre du goût. Enfin, le goût, je l'ai, c'est de prendre du plaisir, dès que le vent souffle un peu, à pouvoir sortir et partir en mer, et naviguer, et puis voir jusqu'où je peux aller. Encore une fois, c'est quelque chose que tu vas faire toute seule sur ton bateau, avec tes voiles, et puis… Ah, toute seule ou avec un compagnon, on ne sait jamais. Mais oui, en tout cas, partir sur l'eau, oui, ça me… C'est ça qui me titille le plus en ce moment, on va dire.

Jocelyne Sema:

All right, marie, je vais te donner une liste de mots, une liste de Anyway, tu vas voir de quoi il s'agit. Et puis j'aimerais, s'il te plaît, que tu me donnes ta réaction à chaud. Ok, tu peux entendre des mots, parfois ce sont des. Il faudra faire des choix multiples, mettons, tu devras choisir un mot Juste, vraiment à chaud, réfléchis pas trop. Ok, apple Watch ou Garmin. Garmin, c'est beau. Zone de Pardon, zone de Zone de confort, bilan et état de résultat. Plaisir, ah oui, excel, shit. Logistique. Débit ou crédit, crédit, combien de poussettes. Deux Oh deux.

Marie Léautey:

Femme Empowerment, c'est bon ça. Cordier des ans Stunning.

Jocelyne Sema:

Grèce Baisible, rencontre Bouleversante, paisible rencontre bouleversante, frontière, mystère, silence, course, et une dernière accueil humanité. Alors, c'est bon ça. T'es une aventurière, t'es une nomade. On s'en va sur l'eau, peut-être, après ça, on s'en ira dans l'espace.

Marie Léautey:

Il n'y a pas de limite, jocelyne il n'y a pas de limite, jocelyne, il n'y a pas de limite. Il n'y a pas de limite, on n'a pas de limite.

Jocelyne Sema:

Marie, est-ce que tu as un dernier mot à partager à ceux qui nous regardent, à ceux qui nous écoutent? Qu'est-ce que tu veux qu'ils gardent de toi?

Marie Léautey:

Oui, tu sais, quand j suis dit c'est fou, je suis la deuxième personne seulement au monde à avoir fait ça, la deuxième femme, pardon, la septième personne. Et je me suis dit, en fait, avec ce bonheur, cette joie, il y a aussi une responsabilité, et c'est de donner ça à d'autres femmes. Moi, j'ai pas d'ego, si tu veux, c'est vraiment pas pour moi que je fais ça, mais c'est de dire je vais placer sur les bookshelves femme dans le domaine de l'aventure, dans le domaine de l'exploration, dans le domaine de l'endurance extrême. C'est pas moi que je place là, c'est une femme, c'est-à-dire la femme, elle a sa place là. C'est pour toutes les femmes de se dire on a notre place là, tout comme on l'avait depuis longtemps en science, en littérature, en philosophie, en tout ce que tu veux.

Marie Léautey:

Ça veut dire quoi? Ça veut dire qu'on débloque chez les femmes des limites, des barrières qu'on a dans la tête, parce qu'une femme, c'est pas une exploratrice, parce qu'il n'y a pas de femme exploratrice. Bah si, et c'est notre rôle de porter notre voix le plus fort possible quand on fait quelque chose, pour dire si, si elle est bien là, la femme, elle a vraiment sa place. Donc, vous lesune, vous pouvez, il n'y a pas ces barrières. Moi, je me donne un peu ce rôle, j'essaye de porter la voix, de donner du sens dans ce sens-là, en essayant de débloquer les barrières qu'on se met naturellement quand on est femme, parce qu'on n'a pas toujours tous les rôles modèles en tant que femme qu'on voudrait avoir ou qu'on pourrait avoir.

Jocelyne Sema:

Etant dit Franchement, je te trouve extrêmement inspirante. Et toi-même, le fait de te parler, le fait d'avoir googlé, d'avoir vu tout ce que tu as fait, ça me donne des idées, ça me donne envie, ça me donne envie de me dépasser. Tu vois des idées folles qu'on a Et on se dit non, ce n'est pas possible, ça ne va pas arriver. J'ai 40 ans, j-être que c'est possible. C'est inspirant, c'est inspirant, bravo, bravo, bravo. J'imagine même pas tout ce que tu, je peux même pas imaginer tout ce que t'as vécu, de l'idée initiale à la préparation, à la réalisation. Et puis là, tu t'arrêtes pas, tu continues, tu t'en vas sur l'eau et puis, franchement, c'est fantastique, c'est fantastique. J'ai juste envie de t'applaudir et puis de souhaiter.

Marie Léautey:

Merci, tu vois, pour moi, le reward dont je parlais, il est quand ça touche, quand ça donne envie à d'autres, quand ça permet. En fait, moi, je n'ai rien d'autre à transmettre que ça, en fait. Donc, merci, merci beaucoup d'avoir été tellement réceptive, merci, merci, merci à toi et prends soin de toi. Et puis, bon vent. Merci, jocelyne. Peut-être un jour au Canada. Ben oui, le Québec, c'est beau aussi. Tu sais que c'était dans l'idée de mon tour du monde au début, mais comme il y avait le Covid, je ne pouvais pas traverser US Canada comme je voulais, et c'est pour ça que j'avais prévu de passer par Québec. J'avais prévu de passer par Toronto. J'avais prévu de passer par Toronto, j'avais prévu de finir la traversée de l'Amérique du Nord au Canada Et malheureusement, ça s'est fait à New York. Donc, le Canada dans mon cœur.

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